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Visuel: [Les stratégies d'enseignement de la grammaire qui favorisent une maitrise de la langue.] Visuel: [Louise Théoret-Stefancsisc, Chef de l'Unité de la littératie et de numératie, Ministère de l'Éducation de l'Ontario.] Louise Théoret-Stefancsisc: Dans un esprit d'accroitre la capacité et d'appuyer le personnel des écoles dans une démarche de découverte propice portant sur les notions grammaticales, cette capsule pédagogique permettra de revoir certains des messages clés des chercheurs se spécialisant dans l'approche renouvelée de l'enseignement de la langue. Au cours du visionnement, le personnel scolaire pourra approfondir leurs connaissances à l'aide d'un extrait d'une séquence d'enseignement et d'apprentissage de la grammaire à l'élémentaire. L'importance d'un enseignement explicite jumelé à des moments de découvertes et de réflexions suscitera un questionnement de ce que veut dire maitriser la langue française. Ainsi, les conseils de langue française de l'Ontario pourront poursuivre leurs efforts dans le développement des compétences langagières chez les élèves fréquentant leurs écoles, en milieu minoritaire. Visuel: [Julie Champagne, Agente du rendement des élèves, Ministère de l'Éducation de l'Ontario.] Julie Champagne: Cette capsule vidéo pédagogique comprend des messages clés ainsi que des exemples concrets vécus en salle de classe. Ceux-ci viennent renforcer l'essentiel du programme cadre de français. Les stratégies d'enseignement efficace de la langue favorisent un apprentissage actif et comportent des activités diversifiées. Car nous savons que les élèves assimilent mieux les notions à l'étude, lorsqu'ils sont engagés dans leurs travaux et sollicités par des activités nouvelles. L'apprentissage actif permet à l'élève d'appliquer les connaissances et les habiletés acquises à des problèmes et à des situations de la vie réelle, et ce faisant, de développer ses propres compétences. Comme vous le verrez, cet apprentissage s'intègre bien à l'apprentissage coopérative en petits groupes. L'enseignant, toujours présent, peut observer et guider les élèves dans leurs discutions des diverses stratégies possibles pour justifier un raisonnement grammatical. Visuel: [Vers une compréhension de la grammaire rénovée, Marie-Andrée Lord, Professeure adjointe, Université Laval.] Visuel: [Le conférencière, Marie-Andrée Lord, présente dans une salle avec une présentation derrière devant des professionnels.] Marie-Andrée Lord: La grammaire rénovée ou dite nouvelle serait davantage une approche, une démarche d'enseignement que des changements dans les contenus. Visuel: [Changements dans les démarches, les outils d'analyse, la phrase de base, les manipulations syntaxiques, les groupes syntaxiques.] Marie-Andrée Lord: Alors, utiliser les outils de la grammaire rénovée, que sont les manipulations syntaxiques ou linguistiques, dépendant comment vous les appelez, et le modèle Phrase P ou modèle de base pour mieux comprendre le fonctionnement de la langue. Alors ça, ça ferait partie plus des contenus ou des démarches et des deux contenus. Alors ça veut dire que la grammaire rénovée ou dite nouvelle, ce seraient des changements dans les contenus, mais aussi dans les démarches. Des démarches davantage d'observations, de découvertes et des changements par rapport à certains contenus entre autres l'apparition si on veut, ce n'était pas comme ça dans la grammaire traditionnelle, le courant de grammaire dit traditionnel, les outils que sont le modèle de base et les manipulations syntaxiques. D'accord. La notion de groupe de mots aussi qui n'existait pas. Ça va un peu avec les outils que sont le modèle Phrase P, les manipulations syntaxiques, mais la notion de groupe de mots. Groupe de mots, ce n'était pas présent dans la grammaire traditionnelle. Donc maintenant, on analyse par groupe pour pouvoir analyser la phrase. Si vous vous souvenez bien, dans la grammaire traditionnelle quand on analysait une phrase on disait : « déterminant plus nom ». On ne disait pas déterminant, on disait article. Article plus nom plus verbe. On alignait tout ça comme ça et c'était l'analyse de notre phrase. Maintenant, on y va par groupe de mots, puis les groupes de mots occupent des fonctions syntaxiques. Donc ça c'est différent aussi, et là on parle beaucoup de syntaxes. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais dans la grammaire rénovée ou dite nouvelle, on met plus l'accent sur la syntaxe qu'on le faisait dans la grammaire traditionnelle, parce que dans la grammaire traditionnelle, qu'est-ce qu'on faisait ? On mettait l'accent beaucoup sur la sémantique, sur le sens. On posait nos questions "Qui est-ce qui ?" pour trouver le sujet, "à qui ?", "à quoi ?", "de qui ?","de quoi ?". Là, vous allez me dire : « Oui, mais ce n'est pas mal, on est capable de trouver quand même des choses avec ça ». Vous avez raison, mais je mettrais le bémol, on verra cet après-midi qu'il y a certaines manipulations syntaxiques qui sont davantage pertinentes pour développer des compétences langagières. Visuel: [La grammaire nouvelle met davantage l'accent sur la syntaxe. L'élève découvre que la langue est un système à structures logiques. Alors, comment faire découvrir les phénomènes grammaticaux aux élèves de l'élémentaire.] Marie-Andrée Lord: On ne doit pas mettre uniquement l'accent sur la syntaxe, ni sur la sémantique uniquement, les deux doivent toujours cohabiter. Ce qui m'interroge beaucoup, c'est la conception au sujet des démarches. Parce que les démarches en grammaire nouvelle, on dit il faut, pas absolument, mais c'est davantage, je ne sais pas si c'est le terme que vous avez employé, mais il faut faire découvrir les phénomènes grammaticaux aux élèves. Et là, je vais mettre un bémol. Alors, on ne peut pas tout faire découvrir aux élèves, les enseignants et enseignantes qui sont au primaire ou au secondaire et vous aussi vous avez de l'expérience, demain matin, essayez de monter une séquence pour faire découvrir un phénomène particulier aux élèves. Vous allez voir que ce ne sont pas tous les phénomènes grammaticaux, qui sont propices à être travaillés dans une démarche de découverte. On a préconisé beaucoup la démarche de découverte oui, mais moi, je mets de plus en plus un bémol, dans le sens que oui il faut la travailler, mais peut-être beaucoup plus tard dans la scolarité. Parce que ça demande des capacités d'abstraction, de conceptualisation qui normalement sont présent chez des élèves à partir de 15 ans. Donc, c'est difficile de travailler ça au primaire. On a discuté beaucoup de ça et beaucoup de didacticiens du français viennent à la conclusion que lorsqu'on est au primaire, on devrait davantage enseigner de façon directe les notions grammaticales avec des moments d'observations. Des petits moments d'observations de classement. Il y a mille et une activité possible, mais ce seraient des amorces dans les démarches de découvertes. Pas une démarche de découverte de A à Z avec les élèves du primaire, parce qu'on les perd. On les perd, ils ne sont pas rendus là au niveau cognitif. La grammaire ce n'est pas la langue, c'est une description de la langue. Les pratiques d'enseignement, c'est comme le processus de sédimentation. C'est petite couche par petite couche. Il y a des choses qui changent. Observe comme il faut, tu vas observer des changements. Donc il faut plutôt voir ces avancés-là, ces petites améliorations-là puis faire en sorte que ça se consolide, puis d'années en années, d'en ajouter. On ne peut pas tout changer du jour au lendemain. Donc des pratiques, ça se change graduellement. Visuel: [Réfléchissons à l'utilité des exercices grammaticaux.] Marie-Andrée Lord: Les exercices ne sont pas exclus de la grammaire rénovée. Pas du tout. L'exercisation est essentielle pour automatiser des procédures, essentielle. Cependant, il faut que les exercices soient bons. Souvent le problème avec les exercices, c'est que ce sont de mauvais exercices, tout est déjà identifié pour l'élève, il n'a qu'à trouver dans la parenthèse, à choisir un ou l'autre, donc tous ces exercices-là ne permettent pas à l'élève d'être actif cognitivement, d'être intellectuellement actif. Donc ça, c'est un des problèmes. Si jamais vous voulez une référence, je n'ai pas pensé de l'intégrer là, mais une référence pour savoir, peut-être que vous la connaissez déjà, La grammaire nouvelle, la comprendre et l'enseigner de marie Nadeau, Carole Fisher. Visuel: [Affichage d'une couverture d'un livre à l'écran, La grammaire nouvelle, la comprendre et l'enseigner, Marie Nadeau, Carole Fisher, Gaetan Morin éditeur.] Marie-Andrée Lord: Il y a une section dans ce livre qui traite des bons exercices, voici ce que devrait être un bon exercice et ce que ne devrait pas être un exercice. Donc ça, à la limite, je pourrais vous envoyer une référence, il y a un chapitre précis qui porte sur ça. Donc l'exercisation n'est pas à exclure. Quand on parle de démarche de découverte on dit : « En amont, faisons observer les élèves. Faisons-les parler, classer des mots ». Mais il faut à un moment donné qu'il y ait un enseignement explicite, sinon on les perd. Donc il faut absolument, l'enseignement explicite n'est pas exclu de la grammaire nouvelle. Visuel: [L'enseignement explicite n'est pas à exclus de la grammaire nouvelle. Allons voir comment l'analyse de phrases se déroule en salle de classe. Classe de Lynn Bélanger, enseignante de la 4e-5e année à l'école élémentaire catholique Ste-Marguerite d'Youville de Verner au CSCFN.] Visuel: [Lisa Dumont donne une leçon dans une salle de classe devant des élèves assis à leur pupitre.] Visuel: [Lisa Dumont, Conseillère pédagogique CFORP, Constituants obligatoires, sujet de P, prédicat de P.] Lisa Dumont: Alors il y a deux parties de la phrase qui sont obligatoires, qu'on doit avoir si on veut avoir une bonne phrase, puis on a parlé de manipulation qui nous permet d'identifier ces deux parties-là qui sont obligatoires. Visuel: [Manipulations syntaxiques, effacement, déplacement, remplacement, addition, encadrement, dédoublement. Lisa Dumont montre les feuilles affichées au tableau et une prend une feuille affichant des symboles d'encadrement aux élèves.] Lisa Dumont: On a parlé des manipulations qui sont ici, et moi je les ai ici sur des feuilles avec des symboles qui vont vous aider aujourd'hui à repérer puis à vous souvenir. Alors on a parlé de l'encadrement. Est-ce qu'il y a quelqu'un qui peut me dire c'est utile à quoi l'encadrement par rapport à trouver le sujet ? Alors si tu le sais, lève ton pouce puis met-le sur la pipette que je vois très clairement. Si tu te souviens ce qu'on utilise en terme de l'encadrement pour identifier notre sujet de phrase, j'encadre avec quoi ? Visuel: [Les élèves posent leur main sur leur pupitre en mettant le pouce vers le haut.] Scott: Et bien tu encadres avec "Ne pas ou c'est". Lisa Dumont: Pour trouver quoi ? Scott: Pour trouver le sujet. Lisa Dumont: Est-que Scott a raison? Okay. Pour trouver? Scott: Le prédicat. Lisa Dumont: Qu'on doit premièrement trouver notre noyau qui est notre verbe. Scott: Oui. Lisa Dumont: Ça, ça nous aide à trouver notre prédicat. Alors on utilise "ne pas" pour trouver notre verbe. Est-ce que tu te souviens ce qu'on utilise pour trouver notre sujet ? Scott: C'est "C'est qui ?". Lisa Dumont: Oui, "C'est qui ?". Visuel: [Pour aider les élèves à mieux comprendre le fonctionnement de la langue, l'enseignante poursuit son enseignement efficace et amène les élèves à utiliser des manipulations syntaxiques.] Visuel: [Lisa Dumont montre aux élèves le texte affiché sur le tableau numérique dont le titre est le "chimpanzé.] Lisa Dumont: Alors l'autre jour aussi on avait parlé du texte "Le chimpanzé" qui était quel genre de texte ? Si j'ai une intention de lecture, c'est quel genre de texte ? Callaghan: C'était explicatif et descriptif. Lisa Dumont: Excellent. Alors explicatif et descriptif qui me permet d'apprendre quelque chose ou de m'informer. Okay? Lorsque j'ai fait, j'ai ressorti des phrases de ce texte-là, vous avez remarqué qu'il n'y a pas de ponctuation. Vous avez soulevé l'autre jour que pour avoir une phrase, ça me prend une majuscule, ça me prend un point, ça me prend un sujet, ça me prend un prédicat et des fois j'ai un complément de phrase. Visuel: [Lisa Dumont montre des phrases écrites sur des morceaux de papier. Les élèves ont des morceaux de phrases sur leur pupitre de différentes couleurs.] Lisa Dumont: Mais là, j'ai mis les phrases qui n'ont pas de ponctuation, parce que ça va te permettre de vraiment bien utiliser les manipulations pour identifier. Alors, ce que je vais te demander de faire, tu vas le faire de façon individuelle, mais tu as les membres de ton groupe pour t'aider. Alors, on va te donner une première phrase. Une fois que j'ai distribué la première phrase, tu as la liberté de la couper comme tu veux pour insérer tes manipulations. Tu la coupes comme tu veux et tu t'installes et tu fais les manipulations pour trouver le sujet, le prédicat et le complément s'il y a lieu. Puis, tu peux décider de déplacer le complément, parce qu'on a vu que le complément, il peut se déplacer, il peut s'effacer. Et là, quand tout le monde, quand toi et ton équipe vous avez vérifié que vous avez bien compris pour cette phrase-ci, vous avez- vous allez lever vos pouces à votre table. Et quand je vois que vous avez tous les pouces levés, là je vais demander à une équipe, il y a quelqu'un qui va venir en avant et puis on va utiliser les surligneurs dans le tableau blanc. Puis, vous allez surligner les parties de la phrase. Okay ? Je ne les ai pas toutes mises, j'en ai choisi quatre, parce qu'après ça, on va pouvoir faire d'autres choses aussi. Okay, est-ce que ça va ? Élèves: Oui. Lisa Dumont: Okay, alors je veux que Robin. Qu'est-ce qu'il va arriver quand tu vas recevoir ta phrase ? Visuel: [Trois éléments sont essentiels pour la vérification grammaticale d'une phrase. 1. La phrase débute par une majuscule et se termine par un point. 2. Elle a du sens. 3. Elle est formée de deux constituants obligatoires. Visuel: [Lisa Dumont est assise à côté de trois élèves. Les élèves ont des ciseaux et des groupes de mots sur leur table de couleur jaune, bleu et rose.] Lisa Dumont: Là, je vais vous poser une question. De qui ou de quoi est-ce qu'on parle dans la phrase ? Visuel: [Se poser les questions suivantes: 1. Pour trouver le sujet de phrase: De qui ou de quoi parle-t-on? 2. Pour trouver le prédicat de phrase: Qu'est-ce qu'on en dit?] Liliane: le chimpanzé. Lisa Dumont: Okay. Miguel: Le chimpanzé. Callaghan: Le chimpanzé. Lisa Dumont: Okay. Quel mot dans ta phrase se réfère au chimpanzé ? Miguel: Euh. Liliane: Qui dorment dans un nid. Callahan: "Ils". "Ils". Miguel: Non ! Non ! Lisa Dumont: Écoutez Callaghan. Callaghan: "Ils". "Ils". Miguel: C'est "ils". Lisa Dumont: "Ils". Okay, là je... Miguel: Ce sont "ils" qui dorment... Callaghan: Oui, oui. Lisa Dumont: Regardez au tableau. Hier te rappelles-tu, on a dit que seul ces pronoms-là sont toujours... Miguel: Ce sont "ils" qui--Non, la nuit ce sont "ils" qui dorment. Lisa Dumont: Est-ce que vous êtes d'accord avec Miguel ? Liliane: Oui. Callaghan: Oui. Lisa Dumont: Callaghan ? Okay. Vous avez raison. Alors, des fois ça c'est une question qu'on peut se poser: de qui ou de quoi parle-t-on ? Miguel: Ils. Lisa Dumont: On parle des chimpanzés. Quel pronom est-ce que je peux remplacer les chimpanzés avec ? Liliane: Ils. Lisa Dumont: Ils. Alors, mes pronoms, ceux-là sont toujours sujet. Toujours. Okay, on a trouvé notre sujet. Là, notre prédicat. Visuel: [Les élèves déplacent les groupes de mots dans l'ordre.] Liliane: Ouais, ne dorment pas dans leur nid. Lisa Dumont: Okay. En fait là on va enlever nos bleus. Callaghan: Ce sont... Lisa Dumont: On va juste faire les jaunes. Miguel: Okay. Lisa Dumont: Okay ? Visuel: [Le élèves découpent la phrase en mots de différentes couleurs afin de replacer la phrase dans le bon ordre.] Liliane: Okay. Ben, attends, là il faut que je coupe. Lisa Dumont: Mmh. Callaghan: Du jaune, ce serait... Liliane: Ne... Callaghan: Oh, trouvé ! Lisa Dumont: Okay. Liliane: Dorment pas... Miguel: Comme si, il faut que tu coupes. Liliane: Ne dorment pas. Miguel: Ne dorment pas. Lisa Dumont: Okay. Liliane: Dans leur nid, construit dans leur nid. Miguel: Et puis, et puis aussi, et puis, et puis là-dedans nid, ce serait "Ce sont construits dans"..."Ce sont construits dans leur arbre". Callaghan: Tiens, on l'a. Miguel: Dorment dans leur nid. Callaghan: Dans leur-- Miguel: Se sont construit dans leur arbre Liliane: Dans leur nid construit dans leur arbre. Lisa Dumont: Pourquoi est-ce qu'on utilise le « ce sont » ? Liliane: Oh, je... Lisa Dumont: C'est pour trouver le sujet. Liliane: Je sais comment... Miguel: Ici, cela fait un sujet. Lisa Dumont: Quoi ? C'est un sujet ? De qui ou de quoi est-ce qu'on parle ? Miguel: Des chimpanzés. Lisa Dumont: Est-ce qu'on parle de construit ? Miguel: Non. Lisa Dumont: C'est quoi construit ? Miguel: C'est bâtir. Lisa Dumont: Ah, c'est quoi ça ? Bâtir, construire. Miguel: Verbe. Liliane: C'est un verbe. Lisa Dumont: C'est un verbe, mais dans ce cas ici: « construit dans les arbres », c'est qu'est-ce qui est construit dans les arbres ? Miguel: Ah ! la nuit, ils ne dorment pas dans leur nid pas. Non. Ne...la nuit, ils... Liliane: Ça, c'est... Lisa Dumont: Regarde. Regarde, qu'est-ce qu'elle a fait Liliane? Liliane: Et puis je sais comment changer ça à quelque chose d'autre. Lisa Dumont: Okay. Visuel: [Liliane lit sa phrase reconstituée de plusieurs mots.] Liliane: Dans leur nid construit dans les arbres, la nuit ce sont "ils qui ne dorment pas". Dans la... Visuel: [Liliane déplace les mots dans différents endroits de la phrase.] Lisa Dumont: Enlève, enlève ton « ce sont qui » et puis enlève ton « ne pas ». Okay. Là, utilise tes petits cartons roses pour trouver ton complément ou tu peux utiliser « déplacement » ou « effacer ». Ah, okay. Liliane: Dans leur nid construit dans les arbres, la nuit... Callaghan: Oh, je sais, je sais. Visuel: [Photo des trois élèves avec Lisa Dumont.] Visuel: [Lorsque les élèves travaillent en équipe, l'enseignante a un rôle important, elle: écoute et observe, guide la réflexion, questionne de façon efficace, donne un temps de réflexion, valorise les réflexions, incite la collaboration et la communication.] Visuel: [La communication orale est la pierre angulaire de l'enseignement de l'acquisition de la langue et du développement des habiletés en littératie. Il faut accorder une place de choix au quotidien de la salle de classe.] Visuel: [Affichage à l'écran de deux couvertures de livres dont les titres sont "guide d'enseignement efficace en matière de littératie" et guide d'enseignement efficace de la communication orale".] Visuel: [Réfléchissons à l'apprentissage des élèves: Ont-ils bien compris le métalangage de la grammaire nouvelle? Sont-ils en mesure de verbaliser leur raisonnement grammatical?] Visuel: [Lisa Dumont s'addresse aux élèves e présence de l'enseignante qui observe.] Lisa Dumont: Alors, première chose qu'on va faire, c'est qu'on va trouver notre sujet. Ou même tu sais quoi, je pense qu'on va trouver notre prédicat en premier. Mmm, on va changer les choses un peu. Visuel: [Lisa Dumont montre la phrase affichée au tableau numérique.] Lisa Dumont: Alors, si on regarde la phrase, elle est ici: « La nuit, ils dorment dans leur nid construit dans les arbres ». Okay. On va chercher notre prédicat. Première chose pour trouver notre prédicat: on va trouver un verbe dans la phrase. Où est mon verbe dans la phrase ? Visuel: [Les élèves lèvent leur pouce vers le haut.] Lisa Dumont: Austin, viens ici. Austin: La nuit. Visuel: [Austin se dirige vers le tableau numérique.] Lisa Dumont: Mon verbe c'est « la nuit » ? Mon verbe c'est « la nuit » ? Tu es sûr ? Qu'est-ce que je vais utiliser pour trouver mon verbe ? Je vais encadrer avec quel petit papier ? Austin: Jaune. Lisa Dumont: Okay. Alors ton jaune. Qu'est-ce qu'il y a sur tes papiers jaunes ? Regarde. Austin: « Ne pas ». Lisa Dumont: Okay. Alors, qu'est-ce que tu as? Moi, je le vois, tu l'as bien fait sur ton pupitre là. Va retourner et puis voir là. Qu'est-ce que tu as encadré par « ne pas » ? Visuel: [Austin retourne vers son pupitre et regarde sa phrase.] Austin: Dorment. Lisa Dumont: Dorment. Okay, viens ici. Visuel: [Austin revient de nouveau devant le tableau numérique. Lisa Dumont lui montre les mots dans la phrase.] Lisa Dumont: Alors, tu as encadré « dorment » par « ne pas ». Alors on va essayer la phrase. Je veux que tu me la lises et puis je veux que tu dises ton « ne pas » de chaque côté. Vas-y. Austin: La nuit, ils ne dorment pas dans leur nid construit dans les arbres. Lisa Dumont: Okay. Est-ce que ma phrase fait encore du sens quand je te dis ça ? Okay, donc il n'y a pas de problème. Je sais que j'ai trouvé mon verbe « dorment ». Okay ? Là, ce que je dois décider, c'est que là toi tu vas surligner. Visuel: [Austin surligne le mot sur le tableau numérique.] Lisa Dumont: Je veux que tu surlignes le verbe en jaune et puis tu vas juste arrêter là. Là, ce que je veux savoir là, c'est que si tout ça appartient à mon prédicat. Visuel: [Lisa Dumont montre la phrase sur le tableau numérique.] Lisa Dumont: Je regarde toujours à la droite de mon verbe. Alors: « dans leur nid construit dans les arbres », est-ce que je peux l'effacer tout ça ? Austin: Mmm. Lisa Dumont: Est-ce que je peux dire: « la nuit, ils dorment » ? Les élèves: Oui. Lisa Dumont: Est-ce que j'ai une bonne phrase ? Les élèves: Oui. Lisa Dumont: J'ai mes constituants obligatoires. Alors oui, je peux le dire. Est-ce que je peux le déplacer: « dans leur nid construit dans les arbres » ? Les élèves: Oui. Lisa Dumont: Puis-je le déplacer ? Est-ce que quelqu'un veut essayer de le déplacer ? Visuel: [Photo de Lisa Dumont au côté d'Austin qui surligne un mot sur le tableau numérique.] Visuel: [Enseigner les démarches de la grammaire rénovée permet aux élèves de réfléchir sur le fonctionnement de la langue et de verbaliser leur raisonnement grammatical.] Visuel: [Faire de la grammaire, c'est réfléchir. Suzanne-Geneviève Chartrand, Didacticienne du français et professeure. Université Laval.] Visuel: [Suzanne-Geneviève Chartrand présente dans une salle avec une présentation derrière devant des professionnels.] Suzanne-Geneviève Chartrand: Faire de la grammaire, c'est réfléchir. Ce n'est pas juste apprendre par cœur. Alors, quels sont les outils...? On est censé être dans la grammaire renouvelée, la grammaire réformée, la grammaire rénovée, la grammaire nouvelle. Quels outils est-ce qu'on a pour essayer de voir clair sur le fonctionnement de la langue ? Auditrice 1: On utilise des manipulations linguistiques. Suzanne-Geneviève Chartrand: On utilise des manipulations linguistiques. Auditrice 1: Pour prouver, par exemple, que ce sont des différentes classes de mots et ainsi de suite. Suzanne-Geneviève Chartrand: Bon, si on veut prouver que les mots qu'on a souligné tout à l'heure, les 17 ou les 15 qu'on a souligné sont des adjectifs, on pourrait utiliser les manipulations qui nous permettraient de dire: « Je dis que c'est un adjectif, parce que » et « Si c'est un adjectif dans cette phrase-là le même mot ne peut pas être un verbe, ne peut pas être un nom, ne peut pas être un déterminant ». Et qu'est-ce que les manipulations pourraient nous amener à faire ? Donc on a déjà l'effacement qui va être un critère intéressant pour voir: est-ce que l'adjectif est toujours obligatoire dans une phrase pour que la phrase ait du sens ou pas. Et on va arriver probablement à quelque chose. Visuel: [Les manipulations syntaxiques: une consolidation de nos apprentissages.] Visuel: [Lisa Dumont en debout devant les élèves.] Visuel: [Lisa Dumont, Conseillère pédagogique, CFORP.] Lisa Dumont: Alors, on revoit. Pour trouver mon sujet, quelle est la manipulation la plus importante à utiliser pour trouver mon sujet ? Robin ? Robin: C'est qui ? Lisa Dumont: Encadrement avec « c'est qui ». Pour trouver mon prédicat, quelle est la chose que je dois trouver avant tout ? Avant de trouver mon- mon prédicat, je dois trouver quelque chose à l'intérieur de mon prédicat. Gabrielle ? Gabrielle: Le verbe. Lisa Dumont: Le verbe. Comment je fais pour trouver mon verbe ? Catherine ? Catherine: « Ne pas ». Lisa Dumont: J'encadre avec « ne pas ». Et puis quelles sont les trois manipulations que je dois utiliser pour mon complément de phrase ? Vas-y Vanessa. Vanessa: Et ils/elles le font. Et il/elle le fait, et ce... Lisa Dumont: Alors, je vais utiliser l'addition. Quelles sont les deux autres manipulations pour le complément de phrase ? Paul ? Paul: Euh. Visuel: [Lisa Dumont montre une feuille mauve avec un symbole de ciseaux avec "effacement en titre".] Paul: L'effacement. Lisa Dumont: Est-ce que vous êtes d'accord? Les élèves: Oui. Lisa Dumont: L'effacement. Et puis il y en a un autre. Je dis fallait que je puisse le faire deux fois. Liliane. Liliane: Déplacement. Lisa Dumont: Déplacement. Okay ? Alors quand vous cherchez des phrases parce qu'éventuellement, vous allez écrire des textes. Puis pour être certain que vous avez un bon texte, il y en a qui ont remarqué que mes compléments de phrase, c'est ça qui me donne des renseignements. Je pourrais dire : « Ils dorment. » C'est une phrase, ils dorment, mais c'est toutes les autres choses qui ajoutent alors mes compléments de verbe ajoutent des renseignements et mon complément de phrase ajoute les renseignements de détails. Alors, lorsque vous allez écrire des phrases, ça va vous aider à savoir ça. Merci beaucoup. Visuel: [Les composantes de la grammaire nouvelle permettent aux élèves de s'exprimer clairement à l'oral, à mieux écrire, à mieux écouter et lire.] Visuel: [Suzanne-Geneviève Chartrand, Didacticienne du français et professeure, Université Laval.] Visuel: [Suzanne-Geneviève Chartrand présente dans une salle avec une présentation derrière devant des professionnels.] Suzanne-Geneviève Chartrand: Mais si on veut continuer à faire du français pour que les gens parlent le français, lisent le français, écrivent en français, soient capables d'entendre des messages en français, donc une langue de communication et de pratiques langagières, il faudrait qu'un certain nombre de ses obsessions orthographiques, mots non répétés prennent un petit peu moins de place et qu'on s'intéresse à voir est-ce que c'est efficace? On corrige une copie de troisième année et non pas de sixième année, pas de sixième année, mais de onzième année. On n'a pas les mêmes attentes. On a tendance, nous, à vouloir que ça soit tout le temps parfait dès la troisième année. Ça ne peut pas être parfait. C'est beaucoup trop complexe pour que ça soit parfait. Il faut apprécier ce qui très bon, ce qui est moyen et ce qui est problématique. Il faut être capable de dire : « Ça, on va travailler ça. On va travailler ça pendant des mois.» Visuel: [Alors, réfléchissons à ce qu'est la maîtrise de la langue...] Visuel: [Marie-Andrée Lord, Professeure adjointe, Université Laval.] Visuel: [Le conférencière, Marie-Andrée Lord, présente dans une salle avec une présentation derrière devant des professionnels.] Marie-Andrée Lord: Compétence langagière, ce n'est pas seulement maîtrise des accords. On pense toujours maîtrise de l'orthographe lexicale, maîtrise de l'orthographe grammaticale mais il faut essayer de changer notre représentation de ce que c'est que la maîtrise de la langue. Parfois, on peut avoir un texte d'élève qui va être rempli d'erreurs d'orthographes, lexicales, grammaticales, mais il y a quelque chose à dire de cet élève-là. C'est intéressant, c'est clair, relativement clair, malgré les erreurs d'orthographes, lexicales, grammaticales s'il est créatif. C'est bien structuré malgré tout, mais d'un autre côté, on pourrait avoir un élève qui ne dit pas grand-chose dans ses textes mais qui ne fait pas d'erreurs exactement. Donc, est-ce que celui qui fait plein d'erreurs, mais qui est capable que d'autres compétences scripturales qui relèvent d'autres composantes est pour autant, incompétent ? Non, pas du tout. Donc, il faut faire attention à ça. Depuis des années, ça fait plus que 200 ans, la grammaire, c'était pour apprendre l'orthographe grammaticale, les accords. Oui, c'est important, mais il y a autre chose aussi que ça, la compétence à écrire des textes variés, la compétence à lire, tout ça, ça englobe beaucoup et que c'est normal de faire des erreurs de langue, des erreurs d'accords. Donc les accords, il faut arrêter de focaliser là-dessus. Visuel: [Julie Champagne, Agente du rendement des élèves, Ministère de l'Éducation de l'Ontario.] Julie Champagne: La recherche en linguistique et en didactique des langues a amené les autorités des grands pays et provinces francophones à promouvoir depuis plusieurs années une autre façon d'enseigner la grammaire à l'école. Les recherches ont montré que la conscience des structures de la langue joue un rôle important tant en lecture pour la compréhension des textes qu'en écriture. Cette nouvelle approche doit consister à apporter aux élèves quotidiennement des explications réelles, claires et précises dont ils ont besoin pour résoudre des problèmes de langue concrets et surmonter des difficultés de compréhension. Le visionnement de cette capsule met en évidence que l'enseignement efficace jumelé à des moments de découverte et de réflexion entraîne un perfectionnement de nos pratiques pédagogiques. Bref, nous souhaitons arriver à une meilleure compréhension de la maîtrise de la langue et créer une sécurité linguistique chez nos élèves de l'Ontario français.

Les stratégies d’enseignement de la grammaire qui favorisent une maîtrise de la langue

Cette capsule vidéo pédagogique comprend des messages clés ainsi que des exemples concrets vécus en salle de classe. Le visionnement de cette capsule met en évidence que l’enseignement efficace jumelé à des moments de découvertes et de réflexions entraîne un perfectionnement de nos pratiques pédagogiques.