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Visuel: [En quoi la grammaire nouvelle est-elle vraiment nouvelle? Par où commencer?] Visuel: [Marie-Andrée Lord, Ph. D.] Marie-Andrée Lord: En quoi la grammaire nouvelle est-elle vraiment nouvelle? C'est une très bonne question puisque le nom "grammaire nouvelle" est un peu trompeur. On parle souvent aussi de "grammaire rénovée" ou plutôt dites "nouvelle", puisque les contenus, en termes de contenu, ces contenus ne sont pas nouveaux puisqu'ils datent de fin des années 60, début des années 70. Ce qui provient du courant de rénovation de la linguistique. Donc, ces contenus-là ne sont pas nouveaux, mais ils sont nouveaux pour la classe par contre, pour la classe du primaire, du secondaire, dans le système scolaire francophone. Donc oui, ça c’est nouveau. Les démarches sont nouvelles en ce sens qu'il y a de nouvelles démarches que l’on ajoute à des démarches qui existaient déjà. Donc, il n'y a pas simplement de l’exercisation, des leçons de grammaire et de l’exercisation. Mais aussi en amont, on essaie d’ajouter des phases, des moments d’observation de la langue, de certaines réalités langagières qui vont permettre aux élèves de réfléchir sur le fonctionnement de la langue, de les rendre plus actif cognitivement. Visuel: [Nouvelles démarches.] Marie-Andrée Lord: Donc, en ce sens, il y a de nouvelles démarches, de nouveaux contenus pour l’école primaire, secondaire, mais les contenus fondamentaux qui proviennent de la linguistique, ceux qui n'ont pas été transposés didactiquement ne sont pas nouveaux, ils datent de plusieurs années. Visuel: [Que faire quand il n'y a pas d'amélioration au niveau de l'écriture chez les élèves? Marie-Andrée Lord: Alors, lorsqu’on pense avoir tout fait pour former, nos enseignants pour pouvoir enseigner la grammaire rénovée et qu'on ne voit toujours pas d'amélioration en termes de maîtrise de l'orthographe, lexicale, grammaticale, que faire ? Alors, bonne question. D’ailleurs, c’est une question qui soulève bien des inquiétudes pour plusieurs personnes. On dit : "Voici, on propose maintenant une nouvelle façon de faire de la grammaire parce que on s'est rendu compte qu'après plusieurs mais plusieurs années d'enseignement de la grammaire, du courant de grammaire dite traditionnelle, que les élèves faisaient toujours autant d'erreurs d'orthographe, lexicale et grammaticale". Alors, on s'est dit : "Il faut proposer quelque chose de nouveau qui devrait nous permettre, cette-fois ci, d’avoir un enseignement de la grammaire plus efficace qui permet à nos élèves de transférer ces connaissances grammaticales-là dans leurs écrits. Alors, pourquoi ça ne fonctionne pas ? Premièrement, moi je ne crois pas que la grammaire rénovée ne fonctionne pas parce que c’est tout récent dans les programmes d'études. Visuel: [Québec: 1995.] Marie-Andrée Lord: Alors, au Québec, l’apparition de la nouvelle grammaire date de 1995 dans les programmes d'études, pour le programme d'études du secondaire, et en 2001, pour le programme d'étude du primaire. Visuel: [2001.] Marie-Andrée Lord: Ce qui est relativement très récent dans une période du système d’éducation. Donc, ça date de quelques années simplement. En Ontario, donc 2006, c’est encore plus récent. Visuel: [Ontario: 2006.] Marie-Andrée Lord: Seulement sept ans, il y a sept ans. Donc, il ne faut pas s'attendre à ce qu'il y ait des changements déjà énormes dans les pratiques. Ça prend du temps avant de mettre de nouvelles pratiques en place. Alors, on ne peut pas dire que la grammaire rénovée telle que proposée maintenant ne permet pas plus d'améliorer le développement des compétences langagières chez nos élèves, parce que premièrement, ce n'est pas celle qui est nécessairement encore présente dans les classes. Bon, je ne dirais même pas nécessairement, ce n'est pas celle qui est dans les classes actuellement. Il y a de petites améliorations, de petites avancées. On voit les notions de groupe syntaxique pour analyser des phrases, la métalangue change un petit peu, mais on est encore dans je dirai un synchrétisme. Visuel: [Synchrétisme.] Marie-Andrée Lord: Donc, c’est un synchrétisme. Autrement dit, on est dans la grammaire traditionnelle avec un peu de grammaire rénovée. On est en train de transformer cette grammaire dite traditionnelle, mais ce n’est pas encore totalement de la grammaire rénovée ou grammaire dite nouvelle. Selon l'enquête ÉLEF qui a été menée au Québec par Suzanne Chartrand et moi-même, on se rend compte, lorsqu'on observe les pratiques des enseignants au Québec, que les pratiques sont relativement encore des pratiques d'enseignement de grammaire traditionnelle autant du point de vue des contenus que des démarches. Et ça fait depuis quelques années, 1995. Donc, il ne faut pas se surprendre et il ne faut pas jeter le blâme sur la grammaire nouvelle pour dire que les élèves font plus d’erreurs d'orthographe, lexicale ou grammaticale qu’auparavant. Ce n'est pas le cas, et ce n'est pas la faute de la grammaire traditionnelle puisqu'elle n'est pas encore présente dans les classes. Visuel: [Changer de focus.] Marie-Andrée Lord: Et deuxième point, il faut essayer de dédramatiser le focus de disons, de changer de focus. L’orthographe lexicale, grammaticale, c'est bien beau, mais je ne suis pas la seule à l'affirmer, c’est l’objectif de toute une scolarité obligatoire. Donc, au primaire, au secondaire, c’est normal de faire encore des erreurs d’orthographe lexicale, grammaticale. C’est certain qu’au terme de la scolarité obligatoire, on s’attend à ce qu’il y ait des améliorations. Visuel: [Compétence scripturale.] Marie-Andrée Lord: Mais apprendre à lire et à écrire, la compétence scripturale, c’est-à-dire la compétence d’écriture, ce n’est pas que ne pas faire d'erreurs d'orthographe lexicale et grammaticale. Donc, il y a toute l’idée d'avoir des idées pour écrire un texte, de bien structurer la clarté de l’expression. Il y a des élèves qui font beaucoup d'erreurs d'orthographe lexicale et grammaticale, mais qui ont quand même de bonnes compétences d’écriture et il faut valoriser cela pour permettre aux élèves de s'améliorer. Donc quand on les valorise, donc c’est plus facile après de les faire travailler l'orthographe lexicale grammaticale parce que on sait qu'ils savent aussi qu’ils ont de bonnes capacités à écrire, que tout n’est pas noir. Donc, ce n'est pas parce qu'un texte revient tout rouge, corrigé que le texte est mauvais en soi. Donc, il faut essayer de valoriser aussi d’autres aspects de la compétence scripturale que simplement la maîtrise de l’orthographe lexicale et grammaticale. Visuel: [Outiller les enseignants.] Marie-Andrée Lord: Puis, il ne faut pas jeter le blâme sur la grammaire nouvelle et la grammaire traditionnelle et outiller les enseignants. Les habiletés à apprendre qu’est-ce que c’est que la grammaire nouvelle, bien ça se fera petit à petit, on améliorera leur connaissance de la grammaire traditionnelle et au fur et à mesure qu’ils seront plus habiles avec les contenus de la grammaire traditionnelle, bien ils seront sans doute plus habiles à mener de nouvelles démarches autour de ces nouveaux contenus. Visuel: [Est-ce qu'il vous arrive encore de consulter des ressources. Si oui, lesquelles?] Marie-Andrée Lord: Oui, tout à fait. Il m'arrive encore de consulter des ressources linguistiques pour me poser des questions sur la langue, parce que même si, au terme de plusieurs années de scolarité, donc à la toute fin d’un doctorat, on se pose encore des questions par rapport à la langue, au fonctionnement de la langue. Avec des collègues, je pose des questions à des collègues couramment qui me disent parfois : ‘‘Hum, c’est une bonne question. Il faut aller vérifier dans les ouvrages de référence’’. Parfois, certains ouvrages peuvent se contredire, où on ne trouve pas la réponse. Donc, oui, c'est tout à fait normal. Et plus on est dans le domaine de l’enseignement de la langue et qu’on a chaque jour travaillé dans ce domaine-là, puis plus on est scolarisé parait-il que plus on consulte les ouvrages de référence. Alors, c'est loin d’être banal et les gens à tort, les gens qui ne sont pas dans le milieu de l'éducation vont penser : ‘‘Ah, c’est une enseignante de français. Pourquoi elle a à chercher dans le dictionnaire ? Elle devrait connaître ça’’. On ne connaît pas tout le sens de tous les mots qui sont dans le dictionnaire. On ne sait pas nécessairement si un verbe est toujours transitif, direct ou indirect. Ça prend des ressources. Il faut consulter des ressources. Elles sont là pour ça. Quelles ressources je consulte ? J’en consulte plusieurs outre les dictionnaires que l’on connaît, Robert et tout ça, des ressources en ligne, je consulte beaucoup de ressources en ligne maintenant parce que bon le travail fait en sorte qu’on est toujours avec notre écran d’ordinateur maintenant. Visuel: [Banque de dépannage linguistique. Oqlf.gouv.qc.ca/bdl.] Marie-Andrée Lord: Puis donc, je consulte beaucoup la banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française, donc un site sur lequel on retrouve des problèmes linguistiques, des cas complexes à analyser. Visuel: [Dictionnaire terminologique.] Marie-Andrée Lord: Il y a aussi un dictionnaire terminologique sur ce site-là, un site très intéressant. Visuel: [Trésor de la langue française informatisé. Atilf.atilf.fr.] Marie-Andrée Lord: Un autre site que je consulte, c’est le Trésor de la langue française Informatisé, le TFI. Visuel: [Le Robert en ligne. Lerobert.com.] Marie-Andrée Lord: Donc pour voir les différentes définitions possibles rapidement, le Robert en ligne, bien entendu, des ouvrages aussi un peu plus disons bon usage. Visuel: [lebonusage.com.] Marie-Andrée Lord: C’est un ouvrage très volumineux, puis très complexe à analyser. Mais bon, pour moi, quand je veux comparer différents points de vue sur une notion particulière, il m’arrive de consulter ça. Mais pour les ouvrages en ligne, les deux que je viens de mentionner, Trésor de la langue française Informatisé, l’Office québécois de la langue française, ces deux ressources que aussi que je conseille beaucoup à mes étudiants. Puis, ils les consultent de plus en plus, l’Antidote aussi. Visuel: [Logiciel Antidote. Ressource multidimensionnelle.] Marie-Andrée Lord: Vous connaissez sans doute le logiciel Antidote, qui est merveilleux, puisque c’est disons une ressource multidimensionnelle. Je ne sais pas comment l’exprimer autrement, mais on a un dictionnaire des cooccurrences. Moi, quand j’écris, je travaille beaucoup avec un dictionnaire des cooccurrences. C’est-à-dire quel mot devrais-je utiliser avec processus d’écriture ? Qu’est-ce que je peux dire par rapport au processus d’écriture ? Donc, quel verbe je pourrais utiliser ? Quel adjectif je pourrais utiliser ? Quand j’utilise le terme compétence, bon ça fait quatre fois que je dis développer une compétence, qu’est-ce que je pourrais dire d’autre ? Moi, je suis plutôt contre les synonymes. Le bon synonyme, je trouve que jamais un synonyme parfait, ça ne veut pas dire la même chose, mais le dictionnaire des cooccurrences nous permet de bien travailler à ce propos-là. Et c’est inclus dans Antidote. Donc, ce qui est très bien. Antidote aussi, on peut repérer avec Antidote tous les changements par rapport à l'orthographe rectifiée, attention, qui n'est pas la grammaire rénovée. Visuel: [Orthographe rectifié.] Marie-Andrée Lord: Là, je parle des changements de l'orthographe lexicale surtout qui datent de 1990, mais qui ne sont pas appliqués disons pas par tous, « maitrise » sans accent circonflexe qui est accepté maintenant, le mois d'« aout » sans accent circonflexe. Visuel: [Par exemple: maitrise. Aout.] Marie-Andrée Lord: Donc, il y a eu plusieurs changements qui ont été apportés surtout en termes d'accent pour les changements majeurs de cette mini-réforme de l'orthographe lexicale. Puis si jamais on n'est pas certain de certains mots, de l'orthographe de certains mots, Antidote nous mentionne: « Voulez-vous rédiger en orthographe rectifié ou traditionnel ? » Et là, il nous surligne tout ce qu'il faut. Si on veut faire un travail aussi par rapport à la grammaire, c'est un outil merveilleux, on peut dire : Visuel: [Combien de groupes nominaux dans ce texte-là?] Marie-Andrée Lord: « Okay, j'ai combien de groupes nominaux dans ce texte-là ? » Tout est surligné : les verbes, les verbes transitifs. Donc, je peux lui demander beaucoup de choses, puis on peut faire une bonne partie du travail. Ce qui est intéressant aussi pour des enseignants qui voudraient travailler un texte, puis en faire une petite analyse avant aussi. Donc, Antidote est une des ressources aussi que je consulte quotidiennement. Visuel: [S'il y avait une leçon en grammaire rénovée à donner dans une salle de classe, quelle serait-elle?] Marie-Andrée Lord: Alors, s'il y avait une leçon de grammaire rénovée à donner, quelle serait cette leçon ? C'est une question presque piège. Je m'aventurerais plus ou moins dans cette avenue-là pour la raison suivante : je dis souvent à mes étudiants à l'université, futurs enseignants de français, que le français c'est comme une toile d'araignée, quand on tire sur un fil, tout vient ensemble. Visuel: [Maitriser les classes de mots.] Marie-Andrée Lord: De sorte que, supposons que si je veux étudier, je vous dis que l'essentiel ce serait de maîtriser les classes de mots. Mais les classes de mots pour maîtriser le nom par exemple. Le nom, qu'est-ce qu'on peut dire du nom du point de vue sémantique, syntaxique, morphologique ? Visuel: [Morphologie ou le système des accords.] Marie-Andrée Lord: Bien, déjà là, pour construire la notion de nom, j'entre dans le domaine de la morphologie, c'est-à-dire le système des accords. Et là si je commence à traiter du système des accords. Si je parle du nom qui varie en nombre, il va falloir à un moment donné que je parle de certaines classes de mots qui ne varient pas en nombre : l'adverbe, la préposition. Donc, ça m'amène sur un autre terrain, sur une autre classe de mots. Visuel: [Subordonnée.] Marie-Andrée Lord: Si je veux travailler la subordonnée, donc ce n'est pas la notion essentielle sans doute, mais si je veux travailler ou les manipulations syntaxiques, si je vous disais: Visuel: [Manipulations syntaxiques.] Marie-Andrée Lord: « En grammaire rénovée, on devrait travailler essentiellement leur montrer à quoi servent les manipulations syntaxiques et le modèle phrase P ». C'est bien beau, je peux présenter ce que c'est. C'est une leçon, mais ça sert à plein de choses. Visuel: [Identifier des classes de mots.] Marie-Andrée Lord: Donc, ça sert à identifier des classes de mots, donc il faudrait que je traite des classes de mots également. Visuel: [Modèle Phrase-P, sujet-prédicat-complément de phrase.] Marie-Andrée Lord: Il faudrait aussi, si je veux parler du modèle phrase P, il faudrait que je traite de sujet-prédicat-complément de phrase. Donc, ce serait une leçon pas à l'infini, mais qui serait constituée de beaucoup, de beaucoup d'éléments, parce que comme je le dis : « Quand on tire sur un fil, tout le reste suit ». Donc, c'est un peu le concept toile d'araignée. Ce qui est difficile, parce que lorsque mes étudiants, futurs enseignants de français, suivent un cours de grammaire, ils me disent : « Ah, la première semaine, on avait à traiter du sujet, on apprenait ce que c'était que le sujet, le prédicat, le complément de phrase. Mais on m'a parlé aussi de subordonnée, mais je ne l'ai pas encore vu ce que c'est qu'une subordonnée ». Ils l'ont déjà vue sans doute au secondaire ou ils ne l'ont pas vu, mais j'ai dit : « Oui, mais », je leur explique un peu le concept, « Le sujet pourrait être représenté par une subordonnée, donc il faut que j'en parle ». Donc c'est un peu difficile de dire quelle serait la meilleur leçon grammaire rénovée parce que tout s’emboîte, tout se tisse ensemble. Visuel: [À quelle étape du processus d'écriture est-il le plus propice de traiter du lexique?] Marie-Andrée Lord: D'accord. Alors, à quelle étape du processus d'écriture serait-il le plus approprié de traiter du lexique ? D'accord. Premièrement, moi, pour le processus d'écriture, je parle beaucoup plus de composantes que d'étapes et c'est volontaire. Visuel: [Composantes.] Marie-Andrée Lord: Et là, il y a bien des gens qui me diraient que je suis pointilleuse sur les mots, mais quand on parle d'étape, c'est une chose à la suite d'une autre. Visuel: [Étapes. On planifie. On rédige, On révise-on corrige.] Marie-Andrée Lord: Donc, ça veut dire que pour le processus d'écriture par exemple, ça voudrait dire qu'on planifie, qu'ensuite on rédige et qu'ensuite on révise, réviser, corriger le texte. Visuel: [Processus itératif.] Marie-Andrée Lord: Alors que le processus d'écriture, c'est un processus itératif. On peut planifier, rédiger le texte, mais revenir sur la planification, parce que pendant la rédaction, on se rend compte qu'il y a des problèmes au niveau de l'organisation de notre texte. On peut être en train d'écrire notre texte, donc la deuxième étape, si vous voulez, entre guillemets, mais pendant cette étape de rédaction, on peut être en train de corriger, réviser, relire son texte, réviser et corriger certaines erreurs. Donc, c'est possible de revenir sur chacune des étapes à un moment donné. Donc, c'est la raison pour laquelle j'utilise plus le terme « composante du processus d'écriture » que « étape » pour pas qu'il y ait une mauvaise représentation de ce que c'est qu'écrire, que ce n'est pas nécessairement planification, rédaction, révision, que c'est itératif, premièrement. Visuel: [Sens du mot. Registre de langue.] Marie-Andrée Lord: Pour travailler le lexique, donc le lexique, par lexique, je n'entends pas seulement le sens du mot, mais le registre de langue, est-ce que le registre de langue est approprié compte tenu du texte à produire ? Visuel: [Préfixe et suffixe. Dérivation.] Marie-Andrée Lord: Est-ce que le préfixe, suffixe, comment est composé le mot, la dérivation ? Est-ce c'est un mot qui provient de l'anglais ? Est-ce que c'est un anglicisme etcetera ? Il y a beaucoup d'éléments à travailler par rapport au lexique. Moi, je pense que ça doit se faire certainement a priori, avant mais ça peut se faire en cours de route. On peut être en train de rédiger, à un moment donné, arrêter nos élèves, puis faire un travail sur un paragraphe en tant que tel. Visuel: [Surcharge cognitive.] Marie-Andrée Lord: Mais une chose est sûre, au moment de rédiger les textes, les élèves sont en surcharge cognitive. Donc, ce n'est peut-être pas le meilleur endroit pour travailler le lexique. Peut-être à la suite en révision-correction, avec des consignes bien précises, si on veut travailler un élément du lexique, peut-être que c'est le meilleur endroit en ayant pensé préalablement à avoir donné quelques leçons pour travailler un élément particulier du lexique. Parce que c'est ça. Quand ils écrivent, ils sont en surcharge cognitive. Ils ont à penser aux mots, aux structures de leurs phrases, aux idées, à l’enchaînement des idées, aux caractéristiques du genre de texte qu'ils ont à produire. C'est prouvé que c'est l'une des étapes qui est l'une des plus difficiles pour de jeunes scripteurs, parce qu'ils n'ont pas acquis les automatismes d'accord, ils ont mille et une choses à penser pendant qu'ils écrivent. Donc, si on travaille en plus le lexique lors de la production écrite, je pense qu'on ajoute un coefficient de difficulté pour de jeunes élèves. Visuel: [Comment les communautés d'apprentissage professionnel peuvent-elles favoriser l'enseignement de la grammaire rénovée?] Marie-Andrée Lord: Alors les communautés, comment les communautés d'apprentissage professionnel peuvent-elles favoriser l'apprentissage de la grammaire rénovée ? Je pense que ça peut aider dans la mesure où on s'en rend compte, lorsque des enseignants, des conseillers pédagogiques sont réunis ensemble, qu'on se pose encore des questions, bien des questions par rapport à la grammaire rénovée, ne serait-ce que pour le contenu, les démarches aussi, mais ne serait-ce que pour le contenu. Visuel: [Contenu.] Marie-Andrée Lord: Donc, pourquoi pas ne pas profiter de ces occasions-là pour essayer de résoudre des problèmes de grammaire, de travailler une notion en particulier et de se mettre dans la peau de nos élèves qui apprennent cette grammaire ? Donc, de travailler ensemble, d'essayer de résoudre des problèmes de grammaire pour nous amener à travailler intellectuellement, cognitivement. Visuel: [Établir des démarches.] Marie-Andrée Lord: Puis, essayer ensuite, par la suite, d'établir des démarches. Mais avant d'établir des démarches sur des contenus d'enseignement, il faut en maîtriser toutes les particularités, parce que c'est à ce moment-là qu'on va être en mesure de proposer de bonnes démarches qui sont appropriées à ces nouveaux contenus, disons-le, parce que pour les enseignants, c'est nouveau pour les élèves, mais c'est peut-être encore plus nouveau pour les enseignants qui passent de la grammaire traditionnelle à cette grammaire rénovée.

La grammaire nouvelle, Marie-Andrée Lord

Cette capsule pédagogique permettrait de revoir les messages clés des chercheurs se spécialisant dans l’approche renouvelée de l’enseignement de la langue. Au cours du visionnement, le personnel scolaire pourra approfondir leurs connaissances sur les compétences scripturales par la grammaire nouvelle/rénovée.