Lecteur multimédia
Transcription
John Almarode : Nous pourrions passer la journée à faire la liste de ce que nous croyons être des barrières à l'enseignement et à l'apprentissage dans nos classes et dans nos écoles. Nous contrôlons certaines choses et nous pouvons les changer très vite afin d'éliminer certaines barrières. Une des premières barrières qu'il faut faire tomber c'est l’étiquette mise sur nos élèves. Si nous mettons une étiquette aux élèves, c'est une barrière pour l'apprentissage. Parce que soudain, nous faisons des suppositions et créons des stéréotypes sur les apprenants qui vont changer notre comportement envers ces étudiants. Par exemple, quand nous disons que tel élève a un handicap et qu'il ne sera pas capable d’accomplir une tâche, cela change notre comportement envers cet élève et, comme par hasard, la prophétie se réalisera. Une des solutions serait de voir l'apprenant comme un "pensant", sans étiquette.
Si nous traitons les apprenants comme des pensants, les barrières en face de nous, qui sont souvent artificielles à cause de nos suppositions et stéréotypes, disparaissent. Soudain, un élève sur lequel vous aviez élaboré des suppositions à cause de son milieu, ou de ses caractéristiques va obtenir des résultats en mathématiques au-delà de vos prévisions.
Pourquoi? Parce que vous l'avez traité comme un pensant, sans étiquette, et vos attentes
étaient supérieures. La seconde barrière qu'il faut éliminer est la façon dont nous gérons
notre temps. Un des bénéfices de la recherche sur ce qui fonctionne le mieux, est de me
permettre de décider ce à quoi je vais consacrer mon temps. Peut être que je passe
beaucoup de temps sur quelque chose qu’on découvre, après recherche, n’avoir qu'un
impact minime sur les apprenants. Cela n'a qu'un petit effet, ou pas d'effet du tout. Et j'y
passe beaucoup de temps. Peut être pourrais-je consacrer mon temps à autre chose. Donc,
connaître ce qui marche le mieux et évaluer sa gestion du temps peut éliminer certaines
barrières en nous ouvrant de nouvelles possibilités. Dans certaines classes, la diversité est
vue comme une barrière. Ici, il faut faire très attention, car ce n'est pas du tout une barrière, c'est un atout. Changer notre manière de voir la diversité permet d'éliminer une barrière qui ne devrait pas exister. La diversité dans nos classes est un atout. Elle permet aux apprenants d'apprendre les uns des autres. Elle permet aux enseignants de voir
l'apprentissage sous un angle différent. Elle nous permet de créer une diversité de tâches et
d'activités qui permet aux apprenant d'aborder un contenu d'une manière qui les intéresse et
qui les passionne. Elle permet aux apprenants de voir leurs camarades travailler et de se
dire : "J'aime bien comment untel travaille." Cette diversité ajoute de la richesse dans la
classe et améliore l'engagement. Donc, la troisième barrière, que j'ai liée au mot diversité est en fait une fausse barrière. Elle a plus à voir avec notre état d'esprit ou façon de penser en tant qu'enseignants, ce qui est la dernière barrière dont je voulais parler. La barrières
principale dans l'enseignement et l'apprentissage est la façon dont nous pensons. Comment
percevons-nous les élèves? Comment abordons-nous les contenus, ainsi que l'interaction
entre les élèves et ces contenus? Si je perçois les élèves comme un résultat de test, une
performance, mon état d'esprit ou ma façon de penser seront moins efficaces ou bénéfiques
pour la croissance des apprenants que si je les perçois comme des individus qui peuvent
progresser au-delà des scores. Si je vois les feedbacks et les tests simplement comme une
manière de montrer à l'élève comment les choses vont se passer, c'est une façon de penser
très différente de celle où on voit les feedbacks et tests comme des sources d'informations
pour moi. Si j'ai enseigné une chose mardi et que, lors de l'évaluation, l'apprenant a montré
qu'il ne l'avait pas apprise, alors il y a un problème dans la manière dont je l'ai enseignée, et je dois la repenser. Est-ce que je pense que tous les élèves sont capables? Est-ce que je
pense que tous les élèves sont ici en classe pour une bonne raison, et que c'est ma
responsabilité de les aider à réussir, ou je décide que c'est la responsabilité d'un enfant de sept ans? Ainsi, notre façon de penser et notre état d'esprit à propos des
élèves et de leur apprentissage constituent la barrière la plus importante dans nos classes.
John Hatty appelle cela "façons de penser", et Carol Dweck, "état d'esprit". Peu importe la
manière de l'appeler. Ce qui compte, c'est d'accepter que vous êtes responsable de ce qu'il
se passe dans votre classe. Pensez-vous que chaque élève est capable d'apprendre et
voulez-vous l'aider à atteindre ce but? Pensez-vous que les feedbacks sont des informations
qui nous permettent de modifier nos comportements en terme d'enseignement, ou de
création d'environnement éducatif? Pensez-vous qu'il s'agit de l'affaire de tous? Suis-je tout
seul ou fais-je partie d'une équipe collaborative qui a pour but de changer la croissance et la
réussite des élèves? Ce sont ces questions qui améliorent nos performances
d'apprentissage, et certains états d'esprit constituent des obstacles. Voilà comment je le
formule. En tant que parent, ma vision de la recherche sur l'éducation a changé. Avant que
ma fille ne naisse, il y a six ans, ma vision de l'école était très différente. Mais maintenant,
avec une fille de six ans en maternelle et un enfant de trois ans en crèche, j'ai une vision très
différente de la recherche sur l'éducation. Je pose donc ces trois grandes questions. Si vous
étiez élève, aimeriez-vous être dans votre classe? Deuxièmement, aimeriez-vous que votre
enfant soit dans votre classe? Troisièmement, si vous avez répondu "non" à au moins une de
ces questions, que devez-vous faire pour l'améliorer?
Les obstacles à l'enseignement et à l'apprentissage
Cette capsule pédagogique rappelle certains messages clés sur le bien-être, l’engagement et le rendement des élèves. Elle s’inspire de la thématique de la conférence qui est organisée par le conseil scolaire York Region District School Board en 2017 : Bien-être de l’élève : une responsabilité collective.
John Almarode s’intéresse à la science de l'apprentissage en salle de classe, à l'école et à la maison. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et collabore également à la rédaction de plusieurs livres consacrés à l'enseignement des mathématiques.
Type de ressource :
Collections ou séries :
Cycles scolaires :
Programmes-cadres :
- Actualisation linguistique en français (ALF) - Élémentaire
- Actualisation linguistique en français (ALF) - Secondaire
- Affaires et commerce - Secondaire
- Anglais - Élémentaire
- Anglais pour débutants - Élémentaire
- Anglais pour débutants - Secondaire
- Éducation artistique - Élémentaire
- Éducation artistique - Secondaire
- Éducation coopérative - Secondaire
- Éducation physique et santé - Élémentaire
- Éducation physique et santé - Secondaire
- Éducation technologique - Secondaire
- English - Secondaire
- Études canadiennes et mondiales - Secondaire
- Études classiques et langues internationales - Secondaire
- Études des Premières Nations, des Métis et des Inuits – Secondaire
- Études informatiques - Secondaire
- Études interdisciplinaires - Secondaire
- Études sociales, histoire et géographie - Élémentaire
- Français - Élémentaire
- Français - Secondaire
- Langues autochtones - Élémentaire
- Langues autochtones - Secondaire
- Mathématiques - Élémentaire
- Mathématiques - Secondaire
- Orientation et formation au cheminement de carrière - Secondaire
- Programme d'appui aux nouveaux arrivants (PANA) - Élémentaire
- Programme d'appui aux nouveaux arrivants (PANA) - Secondaire
- Programme de la maternelle et du jardin d'enfants
- Sciences - Secondaire
- Sciences et technologie - Élémentaire
- Sciences humaines et sociales - Secondaire
- Langue des signes québecoise langue seconde (LSQ-LS) - Secondaire
Catégorie :
Année de publication : 2018