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[ Musique ]
Animatrice: (Langue autochtone).
Assistance: (Langue autochtone).
Animatrice: Quand on veut dire merci ?
Assistance: Migwetc.
Animatrice: Quand on veut dire : Hé !
Assistance: Aniin (phonétique).
Animatrice: Quand on veut dire : Bonjour !
Assistance: Boozhoo (phonétique).
Narratrice: À l'automne 2016, un groupe de 200 élèves a participé à une série
d'ateliers au Enaahtig Healing Lodge, près de Barrie en Ontario. Cette expérience
authentique démontre comment les enseignantes et les enseignants de différentes
écoles peuvent travailler ensemble pour intégrer les perspectives, les cultures et les traditions des Premières Nations, des Métis et des Inuits dans le programme cadre.
Françoise Valentin: Lorsque l'idée a germé d'offrir ces ateliers, la première étape pour moi, c'était de proposer cela à ma direction de services et également à la surintendance. Ils ont vu ça d'une manière très très positive et avec beaucoup d'encouragements pour offrir cette atelier-là. Donc, on a eu vraiment carte blanche. La possibilité de planifier, de préparer, de rencontrer pour bâtir ces ateliers-là. D'une façon très très libre. On est très très content de l'appui de notre conseil scolaire.
Mathieu Morin: La collaboration entre les parties qui sont impliquées dans un projet comme cela, c'est vraiment important parce que pour moi, personnellement comme enseignant, je n'ai pas nécessairement les connaissances pour aller trouver des membres de la communauté autochtone. Je ne saurais même pas où commencer.
Le fait qu'on ait quelqu'un au conseil qui se spécialise dans cela, agit comme
ressource, est vraiment super. Ça nous donne un lien avec la communauté
autochtone qui n'existerait pas autrement. Le fait que le conseil scolaire ait pu
organiser une journée comme cela et qu'on peut nous dire « Rendez-vous à cette
heure, à cette place et on aura une journée préparée pour vous », ça aide
énormément comme prof, à pouvoir intégrer la perspective autochtone dans
l'éducation, sans nécessairement savoir où aller la chercher.
Narratrice: Chaque conseil scolaire de l'Ontario a un poste désigné pour appuyer la mise en oeuvre du cadre d'élaboration de la politique de l'Ontario en éducation des Premières Nations, des Métis et des Inuits.
Françoise Valentin: L'idée d'offrir des ateliers MHS à tous nos élèves du conseil est venue suite à différentes présentations d'Anne Desroches (phonétique), notre
responsable des études autochtones. Lorsqu'elle faisait ses présentations et qu'elle nous parlait des divers aspects, moi, je faisais automatiquement des liens avec le MHS. Je m'occupe de ce dossier depuis l'année passée. En travaillant dans les différents secteurs, je voyais énormément de liens. Au courant des mois d'avril et mai, j'ai contacté ma collègue Anne. Je lui ai proposé... Je lui ai demandé si elle était intéressée à m'aider à créer des ateliers pour nos élèves MHS qui intégreraient la perspective autochtone. Elle était ravie de le faire. Ensemble, on s'est assises. On a discuté. Je lui ai expliqué ce qu'était MHS. Elle m'a donné sa perspective et comment elle voyait le déroulement de ces journées. C'est elle qui avait tous les contacts dans la communauté. J'avais vraiment besoin de son côté à elle, de sa perspective à elle pour m'aider à combler ce que je n'avais pas. C'est une collaboration très très égale et très équilibrée.
Anne Desroches: J'ai le privilège d'être dotée à 100 % par mon conseil pour mettre en vigueur la stratégie d'éducation autochtone du ministère de l'Éducation. Je travaille avec les enseignants. Je travaille avec les élèves. Mon rôle est un peu diversifié, parce que je travaille, non seulement à travailler sur le plan de la pédagogie à travailler des ressources pédagogiques pour les enseignants ou pour accompagner les enseignants, je suis aussi agente de liaison pour trouver des partenaires dans la communauté pour venir partager leurs expertises dans les écoles. Je suis accompagnatrice. Je travaille avec les élèves à développer la fierté, les connaissances et la compréhension de la culture et de la perspective autochtone. Je suis aussi en liaison avec le conseil par rapport au plan d'action du ministère.
Debbie Callan: Depuis quelques années, (j'occupe) le poste pour faire la mise en
oeuvre du cadre d'élaboration des politiques de l'Ontario en éducation des Premières
Nations, des Métis et des Inuits. Un des mandats était d'accroître la capacité des
autres membres du service de la programmation pour qu'ils puissent, eux aussi,
intégrer la perspective, les modes, les valeurs et les traditions des Premières
Nations, des Métis et des Inuits dans les accompagnements auprès des enseignants
avec qui ils travaillent. Par la suite, que les enseignants puissent avoir une facilité. Souvent, c'est un manque de connaissance qui empêche de parler des perspectives autochtones. Donc, de bâtir la confiance des enseignants pour être capable de parler du peuple fondateur de notre pays.
Danielle Larouche: Mon travail est vraiment un travail de collaboration avec le
conseil scolaire, parce qu'on est tous des coapprenants ensemble. Que ce soit avec les surintendants, les directeurs de la programmation, les enseignants, le personnel de soutien, on travaille tous en collaboration ensemble quand on fait des journées pédagogiques et autres appuis. Il n'y a pas que les journées pédagogiques. Parfois aussi, c'est d'organiser, pour l'ensemble de l'année, de quelle façon l'on peut mettre en place des stratégies gagnantes pour les élèves, mais aussi pour tout le personnel. On est tous, je pense, en processus d'apprentissage dans ce domaine-là.
C'est ce qui rend la collaboration si intéressante. Par exemple, on fait présentement deux enquêtes collaboratives dans la région du Nord. Les surintendants sont très présents. Les directions d'écoles sont aussi présentes. Le personnel est aussi présent. Les agents du ministère aussi sont là. C'est vraiment un travail qui est partagé, où chacun apporte sa part de connaissances et où l'on grandit ensemble. On apprend de plus en plus pour mettre en place des stratégies qui sont efficaces.
Anne Desroches: La mise en oeuvre de la stratégie doit se faire sur plus d'un projet pendant une année dans une école. Il faut quand même avoir un certain appui prolongé pour le personnel et la communauté, pour bien concrétiser le partenariat et assurer un rayonnement. Cette année, c'était une sensibilisation. On a établi un certain partenariat, dont notre cher Bill Morrisson, Léon Fleury, un autre aîné, sénateur de la nation métisse, des artistes de notre région qui sont venus développer une relation avec le personnel et les élèves. Ce n'est qu'une sensibilisation. L'année prochaine, on va approfondir un petit peu. Que ce soit avec le « Jardin des trois soeurs », que l'on a commencé, c'était une sensibilisation à la culture. Qu'est-ce les Premières Nations faisaient avec ces trois légumes ? Pourquoi on les plantait comme ça ? L'année prochaine, à l'automne, on va célébrer la récolte.
On va l'intégrer dans nos cours de mathématiques. On va l'intégrer dans notre cours de sciences, que ce soit l'étude de l'azote et l'influence des produits chimiques ou des minéraux qui sont dégagés par les différentes plantes, ce qui fait que cela entraide une plante avec l'autre à grandir. En mathématiques, on pourrait faire l'étude des mesures, de la récolte. Les proportions et les rapports. Il y a plein de façon dont on peut approfondir nos connaissances reliées aux Premières Nations, Métis et Inuits, mais dans les différents domaines et cours enseignés dans les salles de classe.
Debbie Callan: Il y a trois façons où nous avons commencé à faire dans notre
conseil. C'est à travers des formations systématiques. On l'a fait avec des
enseignantes de la maternelle jardin, des éducatrices. C'était en premier pour les éduquer sur la perspective et, on va dire, éliminer les stéréotypes qu'il y avait à ce niveau-là, avec la compréhension de l'éducation autochtone. À part les formations systématiques, nous avons aussi des accompagnements sur demande. Si les enseignants ont un besoin particulier dans un programme cadre ou même des
connaissances qu'ils veulent approfondir, nous allons les accompagner. C'est un des modèles. L'autre modèle. Les conseillères pédagogiques commencent à être
formées. On est en train d'accroître leurs capacités. Quand elles accompagnent, par exemple, dans le programme des nouveaux arrivants, il y a toujours un volet sur la perspective autochtone qui est intégré dans les accompagnements. D'autres vont préférer, pour ne pas être biaisés, lorsqu'on fait des accompagnements avec les enseignants et les parents.
Étant donné que notre conseil est dans dix différentes régions, on a dix différentes familles d'écoles, la perspective autochtone peut varier, tout dépendant du peuple qui est sur le territoire. C'est un de mes préférés. C'est quelque chose que l'on offre. On fait des accompagnements avec les parents.
Tammy McMeekin: Comme coordonnatrice pour le conseil scolaire, on est une
équipe de cinq coordonnateurs et coordonnatrices de Northern (phonétique) à
Sturgeon Falls. Avec le dossier de pédagogie des Premières Nations, Métis et Inuits, on travaille ensemble à trouver des ressources que les enseignants et enseignantes pourraient inclure et intégrer dans leurs salles de classe. Il y a déjà de l'intégration qui se fait au secondaire et à l'élémentaire. Les outils qu'on utilise sont « L'Ile de la Tortue » et les cercles de partage. On a aussi des cercles de tambours que l'on présente avec eux. La sensibilisation a été faite. On est dans notre troisième année comme coordonnateur et coordonnatrice avec le conseil.
Mélanie Smits: Une partie de mon travail, c'est d'être une agente de liaison avec les communautés des Premières Nations, des Métis et des Inuits. Je travaille beaucoup en partenariat avec les communautés autochtones et comment ça se reflète avec le conseil et en salles de classe. Je travaille aussi à titre d'enseignante en pédagogie. J'essaie d'aider tous les enseignants qui veulent être appuyés, de la maternelle à la 12e année (phonétique), sur n'importe quel sujet, afin d'incorporer les perspectives autochtones dans leurs matières. J'aime les défis. Je trouve que ceci a sa place n'importe où. Donc, c'est une grande partie de mon travail. Je fais beaucoup de formation, non seulement pour le personnel enseignant, mais j'essaie de faire comprendre à tout le personnel du conseil scolaire la place et l'importance du dossier autochtone. J'essaie de collaborer avec le plus de personnel que je peux au conseil scolaire. Je pense que si l'on travaille tous ensemble à intégrer l'aspect autochtone dans tous les dossiers, c'est comme cela qu'on aura du succès. Je travaille avec les autres conseillers pédagogiques. Souvent, je vais appuyer les travailleurs sociaux quant à leur approche (envers) les élèves autochtones. Donc, avoir une perspective culturellement appropriée pour les appuyer. Les conseillers en enfance en difficulté, je vais aussi les appuyer. C'est très important que chaque
conseil scolaire ait une personne en poste qui a la connaissance pour appuyer le
personnel enseignant. Donc, avoir une personne ressource pour répondre aux
appels, aux courriels, venir faire du coenseignement, pour bâtir des ressources ou trouver les bonnes ressources, c'est très important.
Danielle Larouche: Il y a des élèves qui vont habiter l'Île de la Tortue. C'est la partie nord de l'Île de la Tortue, parce que les Etats-Unis faisaient aussi partie de l'Île de la Tortue. Donc, la partie nord de l'Île de la Tortue, maintenant, on l'appelle le? Le?
Élève: Le Canada.
Danielle Larouche: Le Canada.
Narratrice: Les responsable du dossier des Premières Nations, des Métis et des
Inuits de différents conseils scolaires font appel à leurs propres ressources afin d'appuyer les enseignantes et les enseignants à plusieurs niveaux d'études.
Danielle Larouche: Les partenaires doivent jouer un rôle de premier plan, parce que quand on parle de Premières Nation, de Métis et d'Inuits, finalement, on parle d'eux. Ils doivent être impliqués. Quand, par exemple, on fait des enquêtes collaboratives, c'est important, dès le début, de les impliquer, d'aller les chercher, pour qu'ils puissent participer à tout le déroulement de ce qui va se passer dans les écoles. Que l'on ait aussi un peu leur sagesse, leurs connaissances. Qu'ils puissent partager leur façon de voir les choses, qui est peut-être différente de ce qu'on pensait au niveau de l'enseignement ou des faits historiques, etc.
Anne Desroches: Une des premières tâches que je me suis ciblée quand j'ai
commencé mon rôle de conseillère pédagogique, c'était de rencontrer les
partenaires communautaires. Entrer, cogner aux portes et les rencontrer. Investir du temps. Je ne pouvais pas m'imposer, mais tout simplement me présenter.
Françoise Valentin: On a eu une première journée. Le point de départ, c'était de
trouver des lieux. On voulait trouver des lieux authentiques où les élèves seraient dans un cadre qui les inspireraient. On ne voulait pas qu'ils soient dans une salle de classe, assignés dans un centre de formation. Anne avait suggéré différents lieux. Il y avait celui-ci : Enaahtig Healing Lodge. C'est le premier lieu qu'on a visité ensemble. On est venues voir le lieu, les possibilités d'accueil. C'est là qu'on a rencontré Wendy Clark (phonétique). Dès qu'on a vu ce lieu, tout de suite on a dit que c'était un lieu idéal. On a avisé Wendy qu'on voulait faire ces ateliers. À partir de là, le processus a été d'aller chercher des spécialistes dans le domaine et dans la communauté. Voir leurs disponibilités. Cibler une date et monter des ateliers qui seraient vraiment pertinents. On leur a dit en quoi consistait le MHS. Quels étaient
les secteurs qu'on offrait dans notre conseil. Notre but, c'était que tous nos élèves du programme MHS, de toutes nos écoles - nous avons 14 écoles secondaires -, aient cette expérience. En arrière-plan, on avait toujours l'idée leurs connaissances, transmettre la culture et la perspective. On voulait que ce soit inscrit dans la durée.
Nathalie Ladouceur: L'enseignement des apprentissages, c'est quelque chose de
vrai et de bandes. On ne peut enseigner une culture si on ne vit pas les occasions avec les bonnes personnes. Donc, la façon dont nous avons décidé de promouvoir cela, c'était exactement d'éveiller nos collègues à la culture autochtone. Faire des liens de rapprochement de la construction identitaire. Puisque nous sommes Franco-Ontariens et que nous sommes fiers de qui nous sommes, le conseil Franco-Catho, c'est excellent, mais il ne faut pas oublier non plus d'où l'on vient.
Quatre cents ans dans un legs en francophonie dans la région n'aurait pu jamais
exister sans les connaissances, les compétences de nos collègues autochtones. On
s'est inspirés de « retourner aux sources » pour dire : qu'est-ce que nous avons
dans notre propre culture qui nous rapproche de nos confrères autochtones ? De
cela, avec ces enseignements, comment peut-on intégrer le tout avec qui nous
sommes comme personne qui veut éveiller ou élargir ses connaissances par rapport
à la culture autochtone ? C'est de rencontre cette personne et faire « un à un ».
Écouter les besoins de la personne. Sa vision sur comment intégrer. Ce qu'il sait de la culture. Une fois que j'ai un peu le portrait de mon collègue, de ma collègue ou de l'école comme telle, delà, on est capable de se dire quelles sont les priorités et les orientations que l'on veut prendre et qui se rapprochent ? Donc, en étant authentique aux principes de la culture, des sept enseignements sacrés, de la roue de la médecine, le cercle, le bâton de la parole, on voit les occasions qui existent déjà à l'école. On peut apporter cela un pas plus loin pour agrandir et intégrer le tout. Donc, ça commence vraiment par un espace où l'on est capable de se parler, d'établir une vision commune et par la suite, d'aller chercher les personnes qui vont nous appuyer à intégrer cela. Si je n'ai pas les connaissances, parce que je ne suis pas l'extrême experte, j'ai accès à une panoplie de personnes qui peuvent venir travailler avec nous. C'est ce qu'on a fait dans les régions dans lesquelles on a travaillé.
Narratrice: Avec l'aide des responsables du dossier des Premières Nations, des
Métis et des Inuits et d'autres membres du personnel du conseil, les enseignantes et les enseignants intègrent dans leurs salles de classe différentes leçons, activités et ressources proposées.
Mélanie Smits: Dans notre conseil scolaire, on offre des formations pédagogiques
pour le personnel enseignant, afin qu'ils puissent apprendre des formations de base, de connaissances autochtones, mais aussi comment intégrer des perspectives
autochtones à tous les niveaux et sur tous les sujets. Donc, on offre des formations et on leur montre comment utiliser différentes ressources pédagogiques dans nos écoles. Nous avons aussi bâti un site Web de ressources autochtones au conseil scolaire, où tout le personnel a accès.
Lulla Brochu: Ils ont reçu un bac de matériel des Premières Nations, des Métis et
des Inuits dans lequel on trouvait un cartable d'activités, des poupées autochtones, un cd de chansons autochtones, un capteur de rêves, un tam-tam. Il y avait aussi une ceinture fléchée, un drapeau métis, des animaux de la forêt et des affiches représentant différentes valeurs autochtones avec des livres sur les Premières Nations, les Métis et les Inuits.
Jo-Anne Doyon: C'était, à ce moment-là, d'acheter une trousse qui accompagne.
C'est une trousse de lecture qui s'appelle « L'Écho de l'Île de la Tortue ».
C'est une série de livre. C'est vraiment une trousse pour l'apprentissage de la
lecture, mais qui porte sur les enseignements sacrés et tout ce qui est Premières
Nations, Métis et Inuits. On a fait un projet. Notre conseillère pédagogique et l'équipe de l'école travaillaient régulièrement avec cette trousse auprès de nos élèves. Donc, c'est une des ressources qu'on a fournies. Premièrement à cette école et par la suite, dans toutes nos écoles élémentaires. On est allé aussi dans nos écoles où il y a l'intermédiaire avec une autre trousse. Une autre trousse de lecture. Celle-ci : Kanata, mais toujours avec un accompagnement de la conseillère pédagogique. Ce sont des ressources particulières qui ont une valeur pédagogique bien sûr au niveau de la lecture et d'apprendre à propos des Premières Nations, des Métis et des Inuit, mais qui abordent des sujets qui sont plus ou moins connus. Ils sont connus juste à la surface. Ils contiennent quand même des éléments spirituels, des éléments de pratiques qui sont importantes à comprendre et non pas juste à apprendre comme ça et ne pas comprendre le sens. Donc, ce sont des ressources. On a aussi des visites scolaires. On a organisé une visite pour nos enseignants de 10e année pour le cours d'histoire. Nous sommes allés visiter un pensionnat. Tout autour de cette visite, il y avait aussi de l'accompagnement de différents gens de la communauté pour nous expliquer la journée, la signification, l'historique, le parcours de guérison. Ce sont différentes ressources qui sont offertes et présentées à nos enseignants.
Cela, bien honnêtement, en plus de l'accompagnement de la conseillère
pédagogique.
Narratrice: Les responsables du dossier des Premières Nations, des Métis et des
Inuits partagent leurs histoires et connaissances aux autres membres de
l'administration du conseil et sont davantage habilités à discuter du matériel parfois sensible, comme les pensionnats et la réconciliation.
Danielle Larouche: C'est important que tout le personnel soit au courant qu'un des objectifs, c'est que tous les élèves en Ontario, comprennent et connaissent les perspectives des Premières Nations, des Métis et des Inuits. On a vraiment
commencé à la base pour qu'ils comprennent d'où ça venait. On a aussi parlé de la
Commission de vérité et de réconciliation. Les appels à l'action aussi pour voir
comment nous, comme individus, on pouvait participer à cette réconciliation. On a
aussi présenté toutes les ressources qui étaient disponibles pour les écoles, de la maternelle à la douzième année et ce qu'elles pouvaient utiliser. On a parlé des protocoles. On a parlé des traités et faire la différenciation entre les Premières Nations, les Métis et les Inuits. Quels étaient aussi le bon vocabulaire à utiliser et la bonne terminologie.
Debbie Callan: Je trouve que l'on est dans un stade de sensibilisation avec le peuple canadien. Lorsqu'on a fait des formations, par exemple avec les secrétaires, c'était de connaître le processus d'auto-identification. Comment ça fonctionne ? Les éduquer. Lorsqu'un parent entre et s'identifie, quoi faire ? Aussi avec les bibliotechniciens (nes). Une des choses que l'on travaille ou que l'on va travailler avec eux : les achats de livres dans lesquels il y a des stéréotypes. C'est une éducation pour eux de voir ce qu'est un livre qui donne la perspective autochtone, sur les modes de vie et qui est approprié (versus) un livre qui ne l'est pas nécessairement. C'est quelque chose qu'on va faire avec les bibliotechniciens (nes). Les éduquer sur les stéréotypes qui existent dans les publications.
Anne Héroux-Farrow : J'avais cet intérêt pour ce dossier. J'ai approché Anne
Desroches, la conseillère pédagogique du conseil pour voir si elle pouvait
m'appuyer. On a décidé ensemble d'essayer de créer un projet à long terme et qui
va durer pendant quatre ans. Minimum quatre ans ! Plus précisément, c'était qu'au
sein de l'école, on pouvait intégrer différentes activités pour, premièrement,
sensibiliser les enseignants à ce dossier. C'est un dossier complètement nouveau.
Ensuite, trouver des façons d'intégrer les enfants dans notre parcours. Ce fut la
première étape pour mettre ce projet en place.
Anne Desroches : Quand on a commencé notre parcours, le message était assez
simple, mais très important. C'était de ne pas s'approprier la culture. Souvent, on a cette confiance de bien connaître comme pédagogue. On a appris ce que l'on
connaît de nos études sociales et on communique. Le message, c'est de passer nos
connaissances, pas seulement en études sociales, mais au cours de la journée. Le
faire en valorisant la culture. Passer le message en reconnaissant la richesse de la culture et en valorisant la culture et la perspective. Le comment, c'est là où j'entre, avec des stratégies. On invite nos partenaires communautaires à venir partager leur fierté, leurs pratiques et leurs coutumes. D'une part, les enseignants sont des passeurs culturels, parce que même nos Premières Nations et nos élèves qui s'y identifient, ne connaissent pas leurs cultures, quelles soient métisse, inuite ou des Premières nations. Prendre le temps de bien connaître avant de passer le message.
Anne Héroux-Farrow: C'était très positif. Au début, ce fut un peu plus incertain. On n'était pas trop certains. J'ai organisé, à l'école, une journée de sensibilisation pour tout le personnel. Pas seulement les enseignants, mais le personnel au complet : concierge, secrétaire... On a eu un atelier de sensibilisation pour premièrement, connaître ce qu'est un petit peu notre histoire. D'où ça vient et pourquoi c'est important de l'enseigner. De là, est venu beaucoup de questions de la part des enseignants. Graduellement, on a fait des rencontres en comités d'apprentissage. On a fait des CAP (phonétique) et on a pu leur fournir des réponses, des ressources et du matériel. C'est là qu'ils ont vu qu'ils pouvaient utiliser cela en salle de classe et répondre aux questions des enfants par la suite.
Narratrice: Le personnel administratif peut offrir un support aux enseignants de
différentes façons.
Sylvie Gravelle- Sagata Giisiis : Je trouve que c'est important que les enseignants soient formés avant. Au moins, qu'ils aient une connaissance, parce qu'il en a beaucoup qui ne connaissent pas l'histoire que nous avons au Canada. Les Premières Nations, ce n'est pas tout le monde qui les connaît non plus. Le fait de toucher aux Premières Nations, d'explique ce que c'est et pourquoi on le fait, ça les a beaucoup guidés pour pouvoir parler avec les enfants. Pouvoir dire aux enfants : je n'ai peut-être pas toutes les réponses pour toi, mais attends. Je vais aller voir ce que l'on a besoin de savoir. Ça les amène à faire une enquête.
Éric Génier: Notre travail, c'est de créer les conditions et de permettre l'espace créatif à nos enseignants. Donc, c'est d'appuyer. C'est de s'assurer que les agissements au sein des écoles, comme l'Héritage, sont en lien avec les grandes priorités du conseil scolaire et aussi les grandes priorités du ministère. C'est de s'assurer que tout s'aligne très bien. Par la suite, c'est d'appuyer et d'encourager cela. Aussi, que cela ne demeure pas juste dans une salle de classe, comme celle de madame Crawford, dans ce cas-ci. Que ça déborde partout dans l'école. Quand je dis de créer des conditions, ce n'est pas juste des conditions physiques, mais des conditions de rencontres, ces CAP. C'est important qu'il y ait un partage qui se fait. C'est important que ce soit intégré dans chaque communication (phonétique). Je pense que tu dois y croire. Simplement, tu dois y croire. Tu ne peux pas prétendre être un expert de tous les dossiers. Celui-ci, je ne prétends pas être un expert. Du tout! Mais, quand quelqu'un y croit, tu dois l'appuyer. C'est ta job ! Je pense que les
enseignants le ressentent. Si c'est sincère et que tu y crois, ils vont aller de l'avant. Aussitôt que tu n'y crois pas et que tu commences à mettre des bâtons dans les roues, parce que tu es mal à l'aise avec un dossier, c'est là que tu vois que les enseignants en font moins.
Éric St-Onge: J'enseigne l'éducation physique. On a commencé à jaser, moi, Tammy
et Chantal qui enseigne ici. On pourrait faire des activités des Premières Nations, Métis et Inuits dans mon cours d'éducation physique. Elle a parlé de son cours de français. Tammy McMeekin m'a partagé des ressources par courriel pas longtemps après. Je suis allé voir ça et j'ai trouvé cela intéressant.
Chloé Hinch : J'ai aussi eu l'appui de Debbie Callan, la conseillère Premières
Nations, Métis et Inuits. Elle est venue m'appuyer ici dans ma salle de classe. Elle nous a donné des formations pour effacer toutes les idées erronées que l'on avait et s'assurer ce que l'on enseignait était la vérité.
Narratrice: Il y a des obstacles à surmonter.
Anne Héroux-Farrow: En premier, c'était de convaincre les gens de la validité de ce parcours. Ensuite, c'est de trouver les ressources, surtout en français, pour nous appuyer dans tout le développement du projet. Ce fut les plus grands défis, mais une fois qu'on a commencé, on dirait qu'après, ça se déroule par lui-même. Le projet embarque et avance très rapidement!
Jo-Anne Doyon : Bâtir la capacité dans un dossier comme celui-là, ce n'est pas un
tour de force, mais ça demande une attention encore plus particulière. En termes de Premières Nations, Métis et Inuits, on travaille toujours avec deux grands volets. Il y a un volet connaissances. Je vous dirais que celui-là est le plus simple. Il y a tout le volet de s'approprier, de tenter de s'approprier la culture ou les cultures, selon les régions. Il faut prendre le temps. Depuis le début que l'on travaille là-dessus, j'insiste sur « prendre le temps ». Prendre le temps de découvrir nos gens sur le terrain. S'allier des gens autour de nous et non pas de faire une course contre la montre pour dire que c'est nous qui avons réussi telle chose ou l'on a plus de cela... Pour nous, c'était vraiment de dire qu'on a établi des relations de qualité.
Nathalie Ladouceur: Il faut prendre son temps. Il faut avancer d'un pas solide et d'un pas sûr. Ça prend du temps construire un climat relationnel avec la culture comme telle. Se l'apprivoiser. La comprendre et la connaître. Pour le faire, il faut le vivre. C'est bien d'avoir des échéanciers... C'est bien d'avoir une grande vision... Je crois que la sagesse, qui est un des enseignements sacrés, c'est d'y aller à un bon pas, mais à un rythme où l'on écoute ce qui se passe autour de nous et l'on peut avancer d'un pas sûr.
Narratrice : Une fois qu'un système qui mise à incorporer les perspectives, les cultures et les traditions des Premières Nations, des Métis et des Inuits, quand le programme cadre est établi au sein d'une école ou d'un conseil, les enseignantes, les enseignants et les administrateurs comprennent davantage ces nouvelles perspectives et ont créé des relations pour accroître la capacité des élèves.
Nathalie Bertin : Les artistes autochtones des Premières Nations, Métis et Inuits
peuvent venir dans les écoles. Il y a cet élément qui aide à engager les élèves, et même rapprocher ceux qui s'identifient comme étant autochtones avec leur milieu.
Tammy McMeekin: En septembre, toutes les écoles secondaires du conseil scolaire
public du Nord-Est ont un forum pour les élèves, pour leur donner une voix. Le 27
septembre, ici à l'école secondaire publique Northern (phonétique), les élèves ont participé au forum. Ils pouvaient écrire n'importe quoi qui était un rêve pour eux, qu'ils voudraient voir dans l'école ou un sujet. Premières Nations, Métis et Inuits, c'est ressorti pour quelques élèves, c'était une priorité. Alors, ils devaient travailler ensemble sur un plan d'action et ce qu'ils voyaient. Ils voulaient que les cercles de tambour, qui avaient été commencés l'an passé - ils ont aussi créé des tambours -, soient continués. Il y avait plein d'idées. Suite au forum, un comité autochtone d'élèves a été formé ici. En ce moment, ils sont quatre élèves qui en font partie. Ils regardent pour avoir des ateliers avec une activité incluse et des formations. Ils ont assisté à l'Université de Nippissing à un atelier pour les jeunes leaders autochtones
la semaine dernière.
Anne Desroches: Quand on établit un partenariat avec un membre de la
communauté autochtone, ça ne se fait pas après une première visite. Ça prend
plusieurs rencontres. Ça prend plusieurs situations où l'on se présente, mais on
attend d'être invité. C'est cette approche respectueuse qui fait en sorte que la
méfiance qui pourrait exister chez nos partenaires est mise de côté un peu pour
nous recevoir et pour voir s'il y a vraiment une relation respectueuse et authentique qui peut s'établir entre le conseil scolaire et les partenaires. Une fois que c'est confirmé, qu'on a la bonne volonté d'établir une relation avec eux basée sur le respect et la valorisation de cette belle culture, cette méfiance disparaît. On peut établir une relation.
Tammy McMeekin: C'est de leur demander de prendre le temps d'écouter leurs
histoires, leurs vécus et ce qu'ils veulent partager avec nous. C'est arrivé à plusieurs reprises qu'ils aient dit que ce sont de bons gestes, dans la bonne direction. Ils ont dit merci. Ce sont de bons gestes que le conseil scolaire public du Nord-Est fait. C'est ce qu'on appelle la réconciliation.
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