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Lecteur multimédia

Transcription

John Almarode : Dans les années 70, Robert Berliner, un membre de l'université d'Arizona,a dit que l'engagement des élèves vers un contenu approprié était indispensable. L'engagement constitue donc l'objectif principal de nos classes. Si nous voulons qu'ils apprennent quelque chose, il faut qu’il s’engagent dans le sujet sinon, ils vont apprendre autre chose, parce que c'est ce sur quoi se portent leur attention et leur concentration. Une des erreurs et un des défis, en classe, est de penser l'engagement comme un seul bloc. On dit souvent, dans une classe, tel élève est engagé ou il ne l'est pas, alors qu'en réalité, l'engagement est beaucoup plus complexe. L'engagement est un concept qui contient trois éléments principaux. Il y a d'abord l'engagement affectif. Que ressentent-ils par rapport au contenu, comment se sentent-ils? Ont-ils passé une mauvaise matinée? Ont-ils passé une bonne matinée? Ont-ils été embêtés dans le bus? Se sont-ils souvenus de leur examen? Sont-ils prêts à apprendre un sujet qui les fascine? Donc, comment ils se sentent à cet instant. Le deuxième aspect de l'engagement, c'est l'engagement cognitif. À quoi voulons-nous qu'ils pensent? On ne se souvient que de ce à quoi on a pensé, voilà le principe cognitif. Donc, si les apprenants ne pensent pas à ce que nous voulons qu’ils apprennent, et qu'ils pensent à autre chose, devinez de quoi ils vont se souvenir? De cette autre chose. Une fois qu’on les a amenés à penser, vient l'engagement comportemental. Lorsqu'ils sont motivés, ou encouragés à agir. Ils vont s’engager ou non dans une tâche ou dans l'activité qui leur est proposée. Cela dépendra de ce à quoi ils pensent et de comment ils se sentent. Ainsi, l'engagement comprend trois éléments, affectif, cognitif et comportemental. Et ils fonctionnent dans cet ordre. Ce que nous ressentons détermine ce à quoi nous pensons, et ce à quoi nous pensons nous pousse à agir. Si l'élève décide de se désengager, cela provoque l'inactivité. Mais nous voulons de l'activité parce que cela signifie qu'ils pensent au contenu et qu'ils sont engagés dans les tâches proposées. Donc, le bien-être est directement relié à l'engagement. Si le bien-être affectif, social et psychologique de l'élève n'est pas pris en compte, ou ignoré… en fait on en revient à la hiérarchie des besoins de Maslow, un concept ancien mais utile. Si leurs besoins psychologiques, affectifs et de sécurité ne sont pas satisfaits, alors ce sera très dur de les faire se concentrer sur une longue division. Ce sera très dur de les faire lire une oeuvre littéraire, s'ils ne se sentent pas en sécurité et à l'aise dans leur environnement. Donc, le bien-être au niveau social, affectif et psychologique a une forte influence sur ce qu'il se passe en classe lorsque nous passons au bien-être cognitif. Tout cela s'imbrique. Les indicateurs les plus efficaces de la croissance ou non des élèves au cours de leur apprentissage sont en réalité les facteurs psychosociaux ou sociaux. Ainsi, si l'on ne satisfait pas ces besoins en premier, les longues divisions seront loin derrière. Leurs émotions sont réelles, c'est le lien vers leur manière de penser.

Trois types d'engagement

Cette capsule pédagogique rappelle certains messages clés sur le bien-être, l’engagement et le rendement des élèves. Elle s’inspire de la thématique de la conférence qui est organisée par le conseil scolaire York Region District School Board en 2017 : Bien-être de l’élève : une responsabilité collective.

John Almarode s’intéresse à la science de l'apprentissage en salle de classe, à l'école et à la maison. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et collabore également à la rédaction de plusieurs livres consacrés à l'enseignement des mathématiques.

Type de ressource : 
Année de publication :  2018