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Lecteur multimédia

Transcription

Visuel: [Titre: L’oral, un brouillon en construction.] Visuel: [Christian Dumais, Professeur en didactique de français, Université de Québec à trois Rivières.] Christian Dumais: L’oral, c'est un brouillon en construction.En fait, actuellement, je suis en train de vous parler et je n'ai pas préparé de texte. Ma pensée se transforme en paroles et je suis en train de vous parler, ce qui veut dire que à certains moments je me corrige, j'hésite, je réfléchis. C’est ça l'oral. Il ne faut pas avoir des attentes d'une lecture oralisée. L’oral c'est: on construit au fur et à mesure, on met des mots sur sa pensée. Donc c'est normal d'attendre, de faire des pauses, de se tromper, de se corriger et on ne devrait pas voir l'erreur comme une faute, mais vraiment l'erreur comme étant sur la voie de la guérison, si vous me permettez d'utiliser cette expression là. Puisque quand je me corrige, je suis conscient que j'ai fait une erreur ou que je n'ai pas utilisé le bon terme ou que je suis à la recherche d'une information. Christian Dumais: Ça veut dire que j'en suis conscient donc je me corrige et je veux aller plus loin. Donc c'est pas le temps du punir l'élève parce qu'il s'est trompé. Au contraire, on devrait valoriser le fait de se corriger parce que l'élève est en train de comprendre qu'il a fait une erreur ou qu'il n'a pas trouvé la bonne information et qu'il fait un effort pour, justement, aller vers le bon mot ou vers la bonne information. Christian Dumais: Même chose, les pauses, ça fait partie de la communication. Si je parle trop rapidement on perd le fil. On ne devrait pas pénaliser non plus les élèves qui font des pauses. Souvent c'est parce qu'ils cherchent l'information dans leur tête. Ils cherchent à structurer leur propos et surtout quand le français c'est pas une langue qu'on parle beaucoup, c'est pas notre langue première, on a besoin de ces temps-là pour pouvoir mettre en mots sa pensée et qu'elle soit bien structurée. Christian Dumais: Donc si je reviens à l'élément de base de mon propos, c'est de faire en sorte de comprendre que l'oral se construit au fur et à mesure et qu'on ne doit pas avoir les mêmes attentes qu'à l'écrit. Ça ne veut pas dire qu'on doit accepter n'importe quoi mais on doit surtout accepter que c'est possible de faire des erreurs, que c'est possible de se corriger et que l'oral est un brouillon qu'on construit au fur et à mesure, contrairement à l'écrit. Christian Dumais: Quand on demande à quelqu'un d'écrire on va faire un plan, on va mettre sur papier nos idées ou à l'ordinateur une première fois. On va laisser reposer, on va revenir, on va utiliser des logiciels de correction pour corriger les erreurs. On peut même demander à un ami, à un collègue de lire notre texte pour finalement avoir un produit presque fini. À l'oral c'est le contraire. Quand on est en oral spontané, même en oral préparé, on est en train de construire au fur et à mesure donc on n'a pas la chance de pouvoir s'arrêter pendant dix minutes pour chercher un mot, pour se corriger. Tout se fait maintenant, en direct. Christian Dumais: Donc si on dédramatise ce que c'est l'erreur avec les élèves, qu'on leur explique que prendre la parole, oui on peut se tromper, oui on a le droit de recommencer, on vient d'enlever beaucoup, beaucoup de stress aux élèves. Cette insécurité linguistique qu'on voit souvent en classe va diminuer si on fait en sorte qu'on a un climat où tout le monde peut se tromper, ou tout le monde peut se reprendre, mais surtout, tout le monde peut s'aider, s'entraider. On va changer la vision de l'oral où les élèves pensent souvent que quand on est bon à l'oral c'est qu'on ne se trompe pas. Christian Dumais: C'est faux. C'est difficile. En fait, c'est presque impossible d'être parfait à l'oral. Il faut avoir des attentes qui sont réalistes, des attentes qui correspondent à ce qu'on est capable de faire et toujours y aller avec une vision de "je vais toujours tendre à m'améliorer". Aujourd'hui, je suis à tel niveau et, avec le temps, je vais m'améliorer, mais pour ça je dois avoir la chance de parler en classe, je dois avoir la chance de me tromper, de m'exercer, de recommencer.C'est comme ça que je vais améliorer ma compétence à communiquer oralement, si on me donne la chance de parler, aussi de me tromper et de recommencer. Visuel: [Édifier des communicateurs confiants et efficaces, Christian Dumais, L’oral, un brouillon en construction, Direction de l’enseignement et de l’apprentissage en langue française, Unité de la littératie et de la numératie et Direction du soutien au rendement des élèves.]

L'oral, un brouillon en construction

Les capsules pédagogiques de cette série clarifient quatre composantes :

  • repenser l’apprentissage de la langue française dans notre milieu plurilingue et pluriethnique en Ontario
  • préciser les compétences langagières à l’oral à observer et à enseigner
  • proposer des stratégies d’apprentissage et d’enseignement qui répondent aux profils des élèves dans nos écoles de langue française en Ontario
  • faire le monitorage de l’apprentissage des compétences langagières du point de vue d’une direction d’école coapprenante.