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Lecteur multimédia

Transcription

Phyllis Dalley : Le milieu pluralisme francophone c'est un milieu dans lequel non seulement on parle plusieurs langues mais on parle plusieurs variétés de français. Il y a également plusieurs cultures de la langue française donc le milieu pluralisme c'est très, très complexe. Simplement dire francophonie pluraliste d'abord rend compte d'un objet qui est très complexe, très diversifié avec lequel on a encore beaucoup de difficulté à trouver des solutions pour qu'on puisse bâtir l'inclusion. Pour moi c'est important de voir la francophonie pluraliste d'une lentille inclusive, d'une lentille à travers laquelle on peut penser à l'équité comme étant un des principes d'action. Pour moi l'équité c'est le processus par lequel on va diminuer les frontières d'accès aux ressources d'une société et pour les écoles de langue française cette société c'est la francophonie ce qui signifie que l'équité, il faut l'avoir dans le contexte de l'éducation inclusive. Équité et inclusion vont de paire. L'inclusion c'est une notion de vouloir avoir un processus dans lequel tout le monde doit mettre la main à la pâte pour construire quelque chose de nouveau ce qui signifie que non seulement les personnes qui arrivent dans la francophonie doivent s'adapter, apprendre, réapprendre des nouvelles façons de faire, des nouvelles façons d'être, mais également les gens qui accueillent ces personnes venues de l'extérieur, et l'extérieur on peut le définir de différentes façons. Ils doivent apprendre à modifier leur façon de faire, à modifier leur façon d'écouter, d'entendre ce que les interlocuteurs disent. Dans mon rôle de chercheure je suis apportée à donner des conférences à l'extérieur du Canada, à rencontrer des chercheurs qui font des recherches dans d'autres milieux minoritaires que le nôtre. Ces expériences m'ont amené à reconnaitre que comme francophones au Canada, même si on est en milieu minoritaire on est quand même une minorité privilégiée. On est toujours une minorité, ce qui signifie qu'on a encore des luttes, on a encore des revendications qui sont tout à fait légitimes. Mais on est privilégiés en ce sens qu'on a des institutions qui nous appartiennent, qu'on parle une langue qui est officielle donc a des protections légales. On a toutes sortes de ressources qui sont mises à notre disposition pour s'assurer de la reproduction de nos communautés. On est même venus à être reconnus comme une communauté d'accueil et ça c'est particulier pour une minorité linguistique ou n'importe quelle minorité. Donc privilégies en ce sens qu'on a des outils et qu'il faut, je pense que nous devons reconnaitre que nous avons ces outils là et d'apprendre à les utiliser pour faire avancer les choses vers l'équité, vers l'inclusion et possiblement pour d'autres minorités. Par exemple, dans le cas du Canada ça peut être les Premières Nations. Les Premières Nations sont en train de bâtir eux aussi tout un monde institutionnel et tout un monde de droits et de responsabilités. Mais nous avons une expérience de plus longue durée. Dans les écoles de langue française de l'Ontario il est temps de commencer à réfléchir à notre responsabilité vis-à-vis les autres minorités qui sont dans nos écoles. Nous sommes une minorité francophone mais on est la minorité privilégiée du Canada. Alors à ce moment-là, quelle est notre responsabilité vis-à-vis des enfants qui parlent le lingala dans nos salles de classe? Qui parlent le kiswahili, qui parlent le créole? Quelle est notre responsabilité? Même aller plus loin, quelle est notre responsabilité vis-à-vis des jeunes qui sont racialisés, des minorités sexuelles? Nous savons ce que c'est être minoritaire mais nous savons aussi ce que c'est que d'avoir un pouvoir d'action. Donc la réflexion qu'il faudrait avoir, que ce soit au niveau du personnel enseignant, des directions d'école, des surintendants, des conseils scolaires en général et je dirais les conseillers scolaires c'est de dire: Comment est-ce que je peux utiliser ma position de minorité privilégiée pour reconnaitre et faire reconnaitre les langues, les cultures, les identités des autres minorités que je côtoie. Être une minorité privilégié, pour moi, c'est de ne plus avoir peur de sa place au pays vis-à-vis des autres minorités. Faire reconnaître qu’on n’est pas en lutte avec d'autres minorités pour une place au soleil mais qu'on a notre place au soleil et qu'on peut faire briller ce soleil sur d'autres minorités. Je pense que c'est le rôle de la minorité privilégiée.

Équité et inclusion dans le milieu francophone plurilingue en Ontario

Les capsules pédagogiques de cette série clarifient quatre composantes :

  • repenser l’apprentissage de la langue française dans notre milieu plurilingue et pluriethnique en Ontario
  • préciser les compétences langagières à l’oral à observer et à enseigner
  • proposer des stratégies d’apprentissage et d’enseignement qui répondent aux profils des élèves dans nos écoles de langue française en Ontario
  • faire le monitorage de l’apprentissage des compétences langagières du point de vue d’une direction d’école coapprenante.