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Lecteur multimédia

Transcription

John Almarode, chercheur en éducation - Université James Madison, Virginie : Il y a trois différents types d'engagement, et il est important de surveiller et d'équilibrer ces trois types. Certaines classes privilégient l'engagement affectif, et ignorent les deux autres. Il s'agit de classes où il y a une fête chaque semaine, une ambiance festive constante. Les élèves adorent ces classes, ils s'amusent beaucoup. C'est la fête tout le temps. Mais il n'y a pas beaucoup d'apprentissage dans ces classes. Les élèves se sentent bien, mais la croissance et la réussite sont minimes, parce que le cognitif et le comportement sont oubliés au détriment de l'atmosphère de fête. Et puis il y a d'autres classes qui insistent beaucoup sur le cognitif et les élèves fatiguent. Il n'y a pas de croissance non plus, parce qu'ils se sentent triste, pas bien. Et des problèmes de comportement apparaissent. Si pendant 90 minutes, mes élèves ne font que se concentrer, se concentrer… c'est trop lourd au niveau cognitif. Le cerveau ne dispose pas de pauses pour assimiler l'information, et la situation est encore déséquilibrée. Et enfin il y a le troisième type, le type de classe qui se concentre seulement sur le comportement. Des classes extrêmement procédurières. Avec énormément de règles. Tout le monde à la page 86. Tout le monde doit utiliser un stylo rouge. Telle procédure pour rendre les devoirs. Telle procédure pour remplir son casier. Ne vous méprenez pas, c'est important d'avoir des procédures. Mais il ne faut pas se concentrer seulement sur les procédures, sinon les élèves font les choses de manière mécanique et n'y réfléchissent pas. Je vous donne un exemple de recherche là-dessus. Si vous allez aux États-Unis et demandez à quelqu'un de dessiner une pièce de monnaie, de mémoire. Vous lui donnez un papier et un crayon, et vous lui demandez de dessiner la face d'une pièce de monnaie. Quasiment personne ne pourra le faire. Pourtant, nous utilisons des pièces tous les jours. Ça m'est arrivé des milliers de fois de donner des pièces dans des magasins, à des taxis etc. Mais je fais ça de manière mécanique et je ne me demande jamais à quoi cette pièce ressemble. Donc si nous évaluons des élèves qui n'ont appris que de manière mécanique, on s'aperçoit qu'ils n'ont assimilé que peu de contenu, mais ils savent suivre une procédure. Donc l'idée derrière tout ça, c'est qu'il faut un équilibre. Certains jours nécessiteront un fort engagement affectif, de par le contenu lui-même ou un événement particulier dans la vie personnelle ou à l'école, qui fait que ce travail affectif est nécessaire. D'autres moments nécessitent beaucoup d'engagement cognitif, parce que le contenu est très difficile ou très complexe. D'autres jours, parce que c'est vendredi, il neige ou les vacances arrivent, il faut un engagement comportemental fort, parce que les élèves sont turbulents. La solution, c'est l'équilibre. Et comment faire? Il faut connaître vos élèves. Il faut communiquer avec vos élèves, les laisser s'exprimer, pour savoir quand ils sont frustrés, quand ils sont fatigués. Il faut surveiller sa classe d'une manière qui permet de détecter les comportements indiquant qu'ils fatiguent et ont besoin d'une pause. Il faut utiliser certaines stratégies pour visibiliser ce qu'ils pensent pour savoir ce qu'ils pensent, et comment ils le pensent, et utiliser cette information pour décider quoi faire ensuite. C'est le principe de l'évaluation formative et du feedback continus. Ces stratégies permettent de surveiller les trois types d'engagement et d'opérer, chaque jour, des changements subtils dans cet équilibre. Mais tous les jours sont différents.

Équilibrer les types d'engagement

Cette capsule pédagogique rappelle certains messages clés sur le bien-être, l’engagement et le rendement des élèves. Elle s’inspire de la thématique de la conférence qui est organisée par le conseil scolaire York Region District School Board en 2017 : Bien-être de l’élève : une responsabilité collective.

John Almarode s’intéresse à la science de l'apprentissage en salle de classe, à l'école et à la maison. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et collabore également à la rédaction de plusieurs livres consacrés à l'enseignement des mathématiques.
Type de ressource : 
Année de publication :  2018