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Lecteur multimédia

Transcription

Nos enseignants nous demandent: Comment est-ce qu'on fait ça maintenant? Rendus à une année d'étude où l'élève ne veut plus prendre la parole. On a beau faire toutes sortes de belles stratégies devant pour les engager dans un contexte non-préparé mais ils choisissent de ne pas parler. Alors notre question à vous c'est: comment amener l'élève du cycle supérieur, il est rendu là, à se sentir bien et qu'il veuille prendre la parole? Je voudrais revenir à cette idée de valoriser, de reconnaitre les compétences des élèves. Donc de sortir du cadre normé du français. Il faudrait aussi, et on le dit depuis des siècles et des siècles amen, qu'il faut que la langue soit la préoccupation de tout le personnel enseignant. Et puis si on arrivait à faire de l'oral la préoccupation de tout le personnel enseignant ça pourrait faciliter la chose. Parce que, par exemple, si le professeur d'éducation physique parle de hockey avec des jeunes du secondaire en français, c'est un milieu langagier sécuritaire où les élèves peuvent s'exprimer. Donc il y a ça. Je pense que tu as mis de doigt dessus. Il faut d'abord créer ce milieu sécuritaire. Mais je pense qu'il faut, pour revenir à ce que Christian nous a dit tout à l'heure, voir la communication orale comme quelque chose qui est très varié. Donc on va créer un texte bilingue plutôt qu'un texte unilingue. On va écrire un livre unilingue, un peu comme Patrice Desbiens avait dans L'homme invisible. Donc amener les jeunes à utiliser ce qu'ils ont comme compétences langagières pour créer quelque chose qui est esthétiquement plaisant et arrêter de croire que l'esthétique passe par le français standard, normé, scolaire. Je pense qu'il y a ça. Moi je suis toujours surprise de voir la différence entre un cours de English et un cours de français dans une école secondaire. Je ne veux pas généraliser à toutes les salles de classes de français parce que je sais qu'il y a des salles de classe de français où ça se passe, mais dans les cours de English les élèves parlent de tout et de rien. Mais dans une classe de français c'est comme si on a tellement peur que les élèves vont mal parler, mal écrire, etc., qu'il n'y a pas d'espace de dialogue. Donc c'est comment on crée cet espace de dialogue pis ça, encore une fois, c'est en allant chercher l'ensemble du répertoire langagier des élèves. Merci beaucoup. J'aime beaucoup vos questions parce que ça nous permet, nous même d'avancer dans nos propres recherches. J'ai l'impression que quand on veut permettre à des élèves au secondaire qui ont été dans un carcan aussi longtemps, il faut qu'on repense le climat de classe mais aussi le rôle de l'enseignant. Se dire qu'il faut, tout d'abord, être dans un climat de classe, comme vous l'avez dit Christian hier, où on peut faire des erreurs, où on prend la parole, on est à l'aise, on a des choses signifiantes à dire. Mais également que l'enseignant renverse les rapports de pouvoir vers la salle de classe où, lui même l'enseignant, peut se repositionner en tant qu'apprenant. Moi quand je donne des cours de français à l'université par exemple, j'ai mon accent français qui fait peur à mes étudiants. Ils sont des apprenants de français langue seconde donc ils se disent, "Elle va avoir des attentes supérieures." Mais là je me positionne en tant qu'apprenante de l'anglais langue seconde. Je me permets ponctuellement de dire, "Je ne connais pas ce mot là en anglais. Quelqu'un pourrait le traduire? J'ai des difficultés à le prononcer." Donc je leur montre que même moi, en tant que professeur à l'université, je suis dans un processus d'apprentissage. Quand notre modèle enseignant vit les mêmes difficultés que nous je pense qu'en tant qu'élève on est plus susceptible à être confiants pour prendre la parole.

Comment encourager la prise de parole chez nos élèves du cycle supérieur?

Les capsules pédagogiques de cette série clarifient quatre composantes :

  • repenser l’apprentissage de la langue française dans notre milieu plurilingue et pluriethnique en Ontario
  • préciser les compétences langagières à l’oral à observer et à enseigner
  • proposer des stratégies d’apprentissage et d’enseignement qui répondent aux profils des élèves dans nos écoles de langue française en Ontario
  • faire le monitorage de l’apprentissage des compétences langagières du point de vue d’une direction d’école coapprenante.