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Lecteur multimédia

Transcription

Marie-Paule Lory, professeure-adjointe - Université de Toronto : Dans le contexte ontarien, il est important de miser sur les compétences engagées à l’oral parce que les classes, à l’heure actuelle, sont de plus en plus multiethniques et plurilingues et il faut vraiment que l’on change nos pratiques pédagogiques pour s’adapter à cette nouvelle réalité. Ce que l’on veut, c’est que nos élèves développent des compétences à l’oral. Ça devient notre priorité et ce développement doit se faire à court terme, également sur le long terme pour qu’ils commencent à développer le plaisir de parler français et qu’au moyen des autres langues, ils peuvent – ils puissent se sentir francophones et francophiles. Donc, d’autant plus, quand on est dans un contexte minoritaire, comme en Ontario, il est vraiment important de repenser nos pratiques pédagogiques pour les adapter à nos élèves. Par rapport à l’apprentissage de la langue française, le contexte minoritaire ontarien nous donne aussi bien des défis que des avantages. En terme de défis, on se rend compte que nos élèves ne seront pas toujours exposés au français en dehors de l’école, mais en terme davantage, c’est aussi un moyen de s’appuyer sur les différents termes parlés par nos élèves pour développer l e plaisir de parler le français et au détour des autres langues, de revoir comment est – comment est faite la langue française. Alors, par rapport à la recherche que l’on entend par le développement de compétences orales et plus spécifiquement au contexte ontarien, au contexte minoritaire francophone, c’est comment soutenir en donnant des outils à nos élèves, comment les soutenir ces élèves pour qu’ils développent l’oral. Ça veut dire qu’il faut que nos élèves apprennent l’oral. Il faut qu’on ait un enseignement de l’oral dans les salles de classe et que ce soit enseigné au même type que la grammaire ou que les mathématiques, qu’on donne tous les outils à nos élèves pour qu’ils puissent réussir à l’oral. Alors, au niveau des nouveautés dans les recherches, au niveau du développement des compétences à l’oral, on se rend compte que de plus en plus, l’élément affectif est important dans la prise de paroles, dans les interactions à l’oral. Donc, il faut miser sur l’émotion et permettre l’instauration dans nos salles de classe dans le climat de classe favorable à la prise de paroles, à la prise de risque, pour que nos élèves se sentent à l’aise et osent prendre la parole et interagir dans la salle de classe. Parler, c’est pas uniquement répondre à une question. C’est interagir avec l’autre, avec nos camarades, avec nos enseignants et ce que l’on veut également, c’est aller plus loin que de simples échanges, mais développer une forme de pensée critique, qui passe également par des interactions de qualité entre les élèves. La recherche montre qu’il y a différents niveaux dans le développement des compétences à l’oral. On a un premier niveau qui est marqué par une forme d’égocentrisme de nos élèves, qui représente finalement la narration et quand ils sont en situation de narration, les élèves ou en partage, partagent autour de leurs expériences, mais ils ne s’écoutent pas les eux les autres. On a un niveau supérieur où là, les élèves vont développer une forme d’égocentrisme et on va vers la conversation. Là, on est dans une forme de dialogue monologique où on s’écoute un peu les uns les autres, mais on se laisse pas influencer par les propos de nos camarades ou bien de nos enseignants. Ce qu’on veut faire pour développer des compétences à l’oral de plus haut niveau et surtout pour aller vers ce qu’on appelle le développement de la pensée critique, qui est clairement une des compétences que l’on veut chez nos élèves, les élèves du 21e siècle, c’est d’atteindre ce niveau, qui est l’intersubjectivité et qui permet la discussion. L’étymologie du mot discussion est discussion, et ça veut dire secousse. Donc, il faut qu’on pense à mettre en place des activités dans la salle de classe qui vont secouer nos élèves, qui vont les engager à prendre la parole et à cet égard, j’aimerais vous présenter la recherche de roues, qui précise qu’il y a quatre éléments nécessaires pour qu’un élève veule prendre la parole en salle de classe. Tout d’abord, faut qu’il ait les éléments linguistiques pour prendre la parole. Il faut qu’il sache dire les choses. Ensuite, faut qu’il soit motivé à prendre la parole. Donc, on doit lui proposer des activités engageantes, des activités authentiques pour qu’il ait envie de prendre la parole. Également, il faut qu’il ait un espace pour prendre la parole. Donc, il faut que l’élève soit dans une atmosphère où il se sent autorisé à prendre des risques, mais également, à faire des erreurs en prenant la parole et parfois, s’il a pas tous les mots, lui laisser la possibilité d’utiliser d’autres langues pour ensuite traduire en français et enfin, le dernier élément, c’est qu’il faut que nos élèves ait des choses signifiantes à dire pour pouvoir s’engager dans des activités d’interactions orales.

Ce que dit la recherche sur le développement des compétences langagières à l'oral

Les capsules pédagogiques de cette série clarifient quatre composantes :

  • repenser l’apprentissage de la langue française dans notre milieu plurilingue et pluriethnique en Ontario
  • préciser les compétences langagières à l’oral à observer et à enseigner
  • proposer des stratégies d’apprentissage et d’enseignement qui répondent aux profils des élèves dans nos écoles de langue française en Ontario
  • faire le monitorage de l’apprentissage des compétences langagières du point de vue d’une direction d’école coapprenante.