Marian Small: Comme l’éducation en mathématiques a subi des changements durant les 10 dernières années en Ontario, et surtout durant ces 5 dernières années où il y a eu beaucoup de changements, il y a eu beaucoup plus d’attention sur la nature de l’éducation qu’auparavant. Les enseignants sont parés de ce qu’on pourrait appeler des grandes idées d’enseignement. Nous croyons beaucoup plus que la collaboration, par exemple, est une précieuse méthode pour les enseignants d’interagir pour améliorer leur apprentissage personnel. Si je collabore avec les autres, cela aura un effet positif sur moi et changera mes pratiques d’enseignement dans un sens vertueux. Ceci constitue pour moi une grande idée d’enseignement, si je pose un problème approprié, et approprié veut dire en fait un peu au delà d’où ils se situent mais pas trop loin non plus. Je pense que de cette façon, les élèves pourront comprendre sans que j’ai à leur montrer. Une des choses qui différencie les gens en terme de grandes idées d’enseignements est que si vous croyez ou non que je doive développer les compétences avant que je présente le problème ou inversement. Nous avons encore beaucoup d’enseignants et citadins qui croient que ce que vous faites est de l’ordre de vos compétences et c’est seulement là que vous êtes permis d’entendre des choses intéressantes, et d’autres personnes vont croire le contraire. Ce sont des grandes idées d’enseignement comme par exemple si vous croyez que vous ne pouvez pas enseigner à travers la résolution de problèmes. J’ai eu l’opportunité de parler de grandes idées en Math, en me focalisant vraiment sur le contenu et je pense que ceux-ci aident les enseignants à voir les attentes du programme cadre d’un oeil plus ouvert et dire, “D’accord, qu’est-ce que je veux en faire sortir de ça?” et les grandes idées les aident. Aussi je pense que les enseignants ont besoin de réfléchir aux grandes idées d’enseignements. Si par exemple un enseignant me dit que je dois utiliser le matériel de manipulation, à l’intérieur de moi-même, je crois que vous avez raison mais je vais probablement vous répondre en vous demandant: “Pourquoi pensez-vous cela?”. Je pense en effet que c’est important, tout comme les élèves se doivent communiquer leur pensée, je pense qu’il est important que les enseignants aussi puissent à leur tour communiquer la leur, concernant la raison pour laquelle ils font ou pensent ceci ou cela, si un autre enseignant me demandait pourquoi je le fais, je répondrait que je veux réellement avoir réfléchi sur cela pour pouvoir en parler. Il y a beaucoup de parallélisme entre les enseignants améliorant leur pratique et les élèves apprenant en Math. Ces choses pour lesquelles nous sommes arrivés à construire une croyance et qui sont importantes pour les élèves, peuvent être importantes pour nous en tant qu’enseignants aussi, que ce soit plus délibéré, plus pensé. Nous apprenons à travers la résolution de problèmes aussi ! Certains enseignants croient qu’ils essaient quelque chose une fois, ça n’a pas marché, voilà, c’est mauvais. D’autres enseignants ne vont jamais abandonner avec un élèves car ils croient en la perseverance. Les enseignants doivent croire en la perseverance. Je crois qu’il y a beaucoup de parallélisme, il y a beaucoup de grandes idées d’enseignement que je pense que nous devrions mieux rassembler en communauté d’enseignants. Je pense réellement que nous avons beaucoup de chemin à faire en tant que corps entier d’enseignants. Je pense qu’il en est de même pour les grandes idées. En ce qui concerne le contenu, je pense que nous nous améliorons par rapport à avant en terme de vue d’ensemble, mais je ne pense pas que nous y soyons encore. Voici un exemple qui était bien. Je travaillais avec un groupe d’enseignants fabuleux il y a plusieurs semaines et ils essayaient d’organiser le programme cadre autour de grandes idées. Ils s’étaient concentrés à faire une variété de choses. Une de ces choses qui était intéressante était qu’ils avaient en fait utilisé une variante d’une de mes idées qui disait, vous devez représenter un nombre de plusieurs façons et j’ai dit, “Ça selon moi, ce n’est pas une bonne idées.” C’est comme, “Oui, vous devez, mais pourquoi le faites-vous?”. Une fois que vous me dites pourquoi vous le faites, c’est là que nous parlerons “grandes idées”.