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[musique] Visuel: [Titre: Historique de l’éducation en langue française à l’élémentaire et au secondaire en Ontario.] Narratrice: De nos jours, grâce au conseil scolaire de langue française, les jeunes francophones de l'Ontario bénéficient d'une éducation de qualité en langue Française qui leur permet d'accéder à des études supérieures et à des carrières prometteuses. Mais ils faut savoir que cette éducation gratuite et dans leur langue, a été gagnée de haute lutte. Remontons le temps jusqu'en 1610, et découvrons ensemble le parcours qui nous a conduit vers une gestion scolaire pleine et entière de nos écoles de langues françaises. Depuis la toute première présence française ici, et pendant plus de 175 ans, il n'y a pas encore d'école. L'éducation des enfants est l'initiative des individus de la communauté. La langue d'enseignement est la langue des parents, des enseignantes ou des enseignants. Le gouvernement ne leur fournit aucun financement, aucun encadrement, et aucune formation. [musique] Visuel: [Titre: XVIIIe siècle, L’Éducation de langue française est offerte naturellement en Ontario.] Narratrice: En 1786, la toute première école de langue Française de l'Ontario est ouverte par les demoiselles Adhémar et Papineau, dans la paroisse de Notre-Dame de l'Assomption dans le Sud-Ouest de la province. C'est alors une école pour filles seulement. Il faudra attendre encore 20 ans avant l'adoption d'une loi en 1807, qui prévoit le financement d'un grammar school ou école secondaire, pour chaque comté. La langue d'enseignement y est principalement l'Anglais. 10 ans plus tard, une autre loi prévoit le financement des common schools ou écoles élémentaires. Les communautés peuvent ouvrir leurs propres écoles, et recevoir du financement du gouvernement, s'ils ont au moins 20 élèves. Par contre, il n'y a que des manuels scolaires en Anglais . La scolarité n'est pas encore obligatoire, et ces écoles sont fréquentées surtout par ceux qui peuvent payer. À cette époque, la plupart des enfants doivent participer aux travaux de la ferme pour aider la famille. En 1839, Lord Durham produit un rapport pour le gouvernement de Londres, dans laquelle il affirme que les Canadiens-Français peuvent être assimilés à la culture anglaise. Il les décrit comme un peuple sans histoire et sans littérature, mais les Canadiens-Français de l'Ontario comptent aussi des alliés au gouvernement. En 1840, Egerton Ryerson est nommé surintendant de l'éducation en Ontario. Il commence par contraindre le gouvernement à instituer la gratuité scolaire et la fréquentation obligatoire. Dorénavant, pour obtenir des subventions gouvernementales, il faut embaucher du personnel qualifié, se soumettre au programme officiel, utiliser les manuels canadiens approuvés, et respecter un ensemble de consignes destinées à toutes les écoles. Narratrice: Embaucher du personnel enseignant devient un grand défis pour les écoles de langue française. En effet, les ressources et le personnel qualifié sont rares. Malgré cela, en 1851, les écoles de langue Française obtiennent le droit de fonctionner exclusivement en français. Six ans plus tard, Egerton Ryerson reconnaît officiellement le Français comme langue d'enseignement dans les écoles en Ontario. Les élèves francophones ont les mêmes droits que les élèves anglophones. Cependant, à la suite d'une nouvelle loi adoptée en 1863, les écoles catholiques de langue Française reçoivent moins de financement que les autres écoles. [musique] Visuel: [Titre: XIXe siècle, L’Éducation en langue française est garantie par la loi.] Narratrice: Un point tournant pour l'éducation en langue Française en Ontario, est l'adoption de l'acte de l'Amérique du Nord britannique en 1867. En effet, les provinces adoptent désormais leur propre loi en matière d'éducation, mais elles ne peuvent pas supprimer les droits et les privilèges acquis auparavant dans des écoles confessionnelles. En Ontario, il s'agissait des écoles catholiques protestantes. En 1876, l'Ontario se dote d'un ministère de l'éducation, et annonce de nouvelles politiques ayant pour objectif la centralisation et l'uniformisation. L'avenir des écoles séparées catholiques et des écoles publiques françaises devient incertain, car elles ne sont pas conformes au nouveau modèle. Quelques années plus tard, l'Anglais est décrété matière obligatoire. Puis, en 1890, un règlement en fait le langue d'enseignement dans les écoles ontariennes. L'enseignement en Français est quasiment mis hors la loi, et avec lui, tout un peuple et sa culture est menacé d'assimilation. Mais les Franco-Ontariennes et les Franco-Ontariens en ont vu d’autre. Ils ne se laissent pas abattre pour autant. Puisqu'ils ne peuvent rien attendre de ce gouvernement dirigé par les Anglais, ils tournent vers l'Église, leur seul soutien pour faire pression et assurer la survie de leur langue et de leur culture. En 1910, ils fondent l'association canadiennes-françaises d'éducation de l'Ontario, dans le but de promouvoir les intérêts du français. Mais ils se heurtent très vite au système, qui réclame l'enseignement en Anglais seulement. [musique] Visuel: [Titre: 1912, L’éducation en langue française est interdite en Ontario.] Narratrice: Deux ans plus tard, en juin 1912, le règlement 17 interdit l'usage et l'enseignement du Français à partir de la troisième année. C'était le règlement de trop. Une crise éclate. Les francophones se livrent alors à une lutte de tous les instants sur plusieurs fronts : résistances, affrontements, désobéissances civiles des conseils scolaires, contestations judiciaires devant les tribunaux de haute instance. Le 27 mars 1913, ils fondent le journal “Le Droit”, organe de presse qui dénonce sans relâche le règlement 17, et demande la réhabilitation des écoles de langue française. Ce sera une lutte de longue haleine qui durera 15 ans avant que le règlement 17 ne devienne inopérant, et encore faudra-t-il attendre jusqu'en 1944 avant qu'il ne soit abrogé. Les Franco-Ontariennes et Franco-Ontariens peuvent alors reprendre la construction de leur système scolaire de langue française, là où il avait brutalement été interrompu. 25 ans plus tard, la loi sur les langues officielles adoptée par le gouvernement fédéral en 1969, favorise l'évolution des mentalités. L'année précédente, en 1968, le gouvernement ontarien venait d'adopter le projet de loi 140 qui autorise l'ouverture de classes et d'écoles secondaires publiques de langue Française. Il suffit que le Francophones en fassent la demande auprès de leur conseil scolaire local. L'adoption du projet de loi 141, donne l'autorisation de créer des comités consultatifs de langue Française au sein des conseils scolaires. Cependant, la situation du Français dans les écoles, laisse encore à désirer. Au cours des années 1970 à 1980, les Franco-Ontariennes et les Franco-Ontariens veulent aussi obtenir la gestion complète de leurs institutions. Des crises éclatent de nouveau dans plusieurs communautés. Plusieurs écoles secondaires sont gagnées de haute lutte. La Citadelle à Cornwall, l'Essort à Windsor, le Carron à Penetanguishene et Franco City à Sturgeon Falls. À Student Falls, les désaccords entre francophones et anglophones au sein de l'école secondaire débordent dans la communauté. Pour calmer les esprits, le gouvernement de William Davis, alors en pleine campagne électorale, nomme une commission ministérielle sur l'éducation secondaire en langue Française, présidée par Thomas HB Simons, président de l'université Trent. Déposé en 1972, le rapport final de la commission Simons amène le gouvernement conservateur de William Davis à adopter les projets de loi 180 et 181, qui sont à l'origine de la commission des langues d'enseignement de l'Ontario. Celle-ci permet de porter en appel les décisions des conseils scolaires, défavorables aux minorités linguistiques. Le gouvernement nomme aussi un Francophone, Laurier Carrière, sous ministre adjoint au sein du ministère de l'éducation. Durant les années 1970, 1980, et 1990, les Franco-Otariennes et Franco-Ontariens se rendent devant les tribunaux chaque fois que c'est nécessaire pour faire respecter leur droit à des écoles secondaires de langue française. Penetanguishene sera le théâtre d'un affrontement particulièrement dur. En pleine campagne du référendum québécois de 1980, la lutte des Franco-Ontariennes et Franco-Ontariens de cette région, retient l'attention de tout le Canada. [musique] Visuel: [Titre: 1982, L’éducation en langue française est garantie par la constitution canadienne.] Narratrice: En 1982, la charte canadienne des droits et libertés entre en vigueur, et son célèbre article 23, garantit le droit constitutionnel à la minorité de langue officielle, de faire instruire instruire ses enfants en Français aux paliers élémentaires et secondaires. Quatre ans plus tard, l'adoption du projet de loi 30 prolonge le financement des écoles séparées au palier secondaire, ce qui permet la création d'écoles secondaires catholiques de langue Française. L'éducation en langue Française en Ontario peut maintenant se développer à tous les niveaux. Entre 1988 et 1994, les Franco-Ontariennes et Franco-Ontariens tiennent à faire respecter les droits à l'instruction dans la langue de la minorité inscrit dans la charte canadienne des droits et liberté. Une série d'étude, de recommandation, de revendication et de loi mèneront éventuellement à la création de conseils scolaires homogènes de langue française. Le ministère de l'éducation de l'Ontario, crée la direction des politiques et programmes d'éducations an langue Française. Celle-ci est chargée de développer les politiques, d'adapter et de produire les programmes et les ressources nécessaires pour que toutes les écoles élémentaires et secondaires de langue Française de la province puissent offrir une éducation et des services de qualité. [musique] Visuel: [Titre: 1998, L’éducation en langue française est pleinement gérée par les francophones.] Narratrice: Finalement, le premier Janvier 1998, le gouvernement entérine la création de 12 conseils scolaires de langue Française, quatre publics et huit catholiques. La gestion scolaire pleine et entière est désormais une réalité dans toute la province. L'énergie de tous doit maintenant se concentrer sur le mandat de l'éducation en langue Française. En 2004, le ministère de l'éducation lance la politique d'aménagement linguistique de l'Ontario pour l'éducation en langue Française. Elle vise à promouvoir la transmission de la langue Française et de la culture francophone en Ontario, à améliorer le rendement des élèves, à favoriser le cheminement de l'identité culturelle des élèves et à élargir l'espace francophone, afin d'assurer la vitalité de la communauté de langue Française de l'Ontario. En parallèle à cette histoire de l'évolution de l'éducation primaire, élémentaire et secondaire de langue Française en Ontario, une histoire tout aussi intéressante s'est déroulée depuis le 19e siècle dans le cadre des programmes d'éducation post-secondaires et de formation en langue Française dans la province. Il était, en effet, primordial d'offrir aux francophones de l'Ontario, la possibilité de parfaire leur éducation et leur formation en langue Française dans des institutions post-secondaires, afin de perpétuer et de disséminer le savoir en français, et d'offrir au milieu du travail, de la main d’œuvre qualifiée et bilingue. Cette histoire, jalonnée de moments importants, est partiellement reprise dans la publication en 2012 de la politique d'aménagement linguistique de l'Ontario pour l'éducation post-secondaire et la formation en langue Française. De même, depuis 2010, le ministère de l'éducation a la responsabilité de l'apprentissage des jeunes enfants. Il s'occupe à instaurer un cadre d'aménagement linguistique dès la petite enfance, afin d'assurer un continuum à partir du plus jeune âge, en passant par les écoles élémentaires et secondaires, ainsi que les institutions post-secondaires pour se déployer tout au long de la vie adulte. Aujourd'hui, la communauté de langue Française de l'Ontario se caractérise par la richesse de sa diversité. À l'instar de leurs prédécesseurs depuis le 17e siècle, ses membres contribuent encore avec ténacité à perpétuer l'éducation en langue Française, et à la faire rayonner en tenant compte des nouvelles réalités de notre société. Tous ensemble, grâce à notre système d'éducation de qualité, célébrons notre patrimoine et faisons le vivre pour le transmettre aux prochaines générations. [silence] Visuel: [Remerciements, Mot de la fin.]

Historique de l'éducation en langue française en Ontario

De nos jours, grâce au conseil scolaire de langue française, les jeunes francophones de l'Ontario bénéficient d'une éducation de qualité en langue française qui leur permet d'accéder à des études supérieures et à des carrières prometteuses. Mais il faut savoir que cette éducation gratuite et dans leur langue, a été gagnée de haute lutte. Remontons le temps jusqu'en 1610, et découvrons ensemble le parcours qui nous a conduit vers une gestion scolaire pleine et entière de nos écoles de langues françaises. Depuis la toute première présence française ici, et pendant plus de 175 ans, il n'y a pas encore d'école. L'éducation des enfants est l'initiative des individus de la communauté. La langue d'enseignement est la langue des parents, des enseignantes ou des enseignants. Le gouvernement ne leur fournit aucun financement, aucun encadrement, et aucune formation.
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