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Transcription

John Almarode : Auparavant, la philosophie derrière l'enseignement et l'apprentissage, c’était, « Ça marche pour moi, tout le monde est content, laissez-moi tranquille. » Cela a produit des effets secondaires. Nous avons déjà parlé d'effets secondaires. Cela a produit des effets secondaires inattendus. Le premier est, ça ne marche pas, mais ça a marché avant, c'est donc de la faute des élèves. L'autre effet secondaire est, il y a des classes qui marchent très bien, et d'autres pas aussi bien. C'est encore plus compliqué lorsque deux classes font la même chose, et que l'une classe réussit mais pas l'autre. Il a donc fallu repenser ce que signifie : « Qu'est-ce qui marche le mieux? » Donc au cours des 15 à 20 dernières années, il y a eu d'importantes recherches par des chercheurs comme Robert Marzano et John Hattie sur la question de ce qui marche et de ce qui marche le mieux. Il faut dépasser « ce qui marche ». Beaucoup de choses marchent. Beaucoup de stratégies, de techniques, de programmes… Mais qu'est-ce que la recherche a montré? Ça marche pour les élèves qui faisaient partie de la recherche. Et si nous regardions ce qu'il se passe pour les élèves à l'échelle mondiale? Existe-t-il une ou des stratégies… existe-t-il un ensemble de stratégies qui marchent pour tout le monde? Existe-t-il des stratégies qui marchent mieux que d'autres? Voilà le travail fait dans ces méta-analyses, et dans la compilation de méta-analyses afin de voir les stratégies qui marchent, celles qui marchent un peu, celles qui marchent très bien, et celles que nous devrions utiliser de manière régulière. Donc, en éducation, on ne cherche plus seulement ce qui marche. Mais ce qui marche le mieux. Par exemple, les tremblements de terre. Il y a certains tremblements de terre que personne ne sent. Les organisations scientifiques aux États-Unis ou au Canada détectent rapidement qu'il y a eu une activité sismique, mais personne ne les sent. Il y a des tremblements de terre que certaines personnes sentent, pas beaucoup, et il n'y a pas trop de dommages. Puis il y a les tremblements de terre que tout le monde sent, et qui ont un impact majeur. En classe, c'est un peu la même chose pour les stratégies et interventions. Certaines choses que nous faisons en classe ont un effet positif, mais c'est un effet tellement faible, que personne ne le remarque. Les élèves n'empirent pas, il n’y a pas de conséquence négative. Mais l'effet est tellement faible, qu'on ne s'en rend pas compte. Puis il y a certaines stratégies que nous utilisons, qui ont un impact, et certaines personnes s'en rendent compte, certains les ressentent, mais ce n'est pas systémique. Ce n'est pas un impact majeur. Enfin, il y a ces stratégies qui bouleversent la trajectoire de l'apprentissage des élèves. Elles provoquent une croissance au-delà de la croissance d'une année entière, ce sont les stratégies qui ont un impact élevé. Ce n'est pas simplement qu'elles marchent, c'est qu'elles marchent le mieux. Elles sont identifiées grâce aux méta-analyses et à la recherche, en rassemblant toutes les études disponibles. Donc, l'idée est de ne pas seulement se concentrer sur ce qui marche en classe, mais sur ce qui marche le mieux. Un des résultats des recherches de John Hattie, similaires à ceux de Robert Marzano, mais sur une plus grande échelle John Hattie a rassemblé ces méta-analyses et découvert que les stratégies telles que le feedback, l'évaluation formative, les relations enseignant-élève, les discussions en classe, l'enseignement réciproque, les attentes des élèves, tout cela influence ou a des effets sur l'apprentissage des élèves, ce qui entraîne une croissance exceptionnelle. Donc, si nous voulons réduire les écarts de réussite, si nous voulons que les élèves dépassent les attentes, il faut utiliser ces stratégies. Le problème, c'est de ne pas les traiter comme des cases à cocher. Je ne peux pas juste arriver en classe de mathématiques, je ne peux pas juste arriver en classe de lettres, sortir la liste de stratégies qui sont au-dessus du lot, les tremblements de terre majeurs, et juste les cocher une à une. Ce que ces stratégies ont en commun, et c'est vraiment intéressant, ces stratégies qui font la différence, celles qui dépassent de loin le seuil de l'impact élevé, ont une caractéristique commune. Elles forcent l'élève à s'approprier son propre apprentissage et à se percevoir comme son propre enseignant. On a donc remarqué que lorsque, nous les enseignants, nous laissons plus de contrôle aux élèves, ces stratégies émergent naturellement dans la classe, et leurs effets suivent.

Ce qui réussit le mieux

Cette capsule pédagogique rappelle certains messages clés sur le bien-être, l’engagement et le rendement des élèves. Elle s’inspire de la thématique de la conférence qui est organisée par le conseil scolaire York Region District School Board en 2017 : Bien-être de l’élève : une responsabilité collective.

John Almarode s’intéresse à la science de l'apprentissage en salle de classe, à l'école et à la maison. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et collabore également à la rédaction de plusieurs livres consacrés à l'enseignement des mathématiques.
Type de ressource : 
Année de publication :  2018